Un éducateur soucieux de l’intérêt de Tambacounda

jules


Rencontre avec Souleymane Diarra, surveillent au CEM Abattoirs

Jules, comme l’appellent les amis, est issu d’une grande famille d’intellectuels et de sages du quartier Abattoirs. Aujourd’hui, on ne peut pas parler des modèles Tambacoundois sans citer son grand frère, le Docteur Diarra, cardiologue à l’hôpital Le Dentec, qui fait la fierté de tout le Sénégal. Tambacounda.info a rencontré Jules, très soucieux de l’intérêt et du développement de la région de Tambacounda.

Evoluant dans le milieu de l’éducation, Souleymane se fait beaucoup de soucis quant à l’avenir de nos frères et sœurs de la région et se questionne sur leurs chances de trouver un emploi dans leur ville natale. « Les Tambacoundois qui ont les moyens doivent penser à créer des emplois au lieu de n’investir que dans l’immobilier. La majeur partie des gens qui investissent à Tamba sont des baols-baols. La preuve, le lendemain de la fête de Tabaski, le système était paralysé tant au niveau du transport qu’au niveau des commerces. Il n’y avait aucun véhicule à la gare routière, les rares taxis sept places qui partaient pour Dakar demandaient 10000 cfa sans le prix des bagages et 7000 cfa pour Kaolack. Il faut absolument que les fils de Tamba commencent à investir dans les secteurs stratégiques de la région. Il y a une certaine mentalité qu’il faut changer vis-à-vis de l’investissement et vis-à-vis de la gestion des biens publics. »

gare-routiere

Parlant des collégiens sensés prendre la relève un jour, il réplique :
"La jeunesse Tambacoundoise n’a pas encore beaucoup pris conscience. Aujourd’hui, l’éducation est à la base de tout, nos jeunes font beaucoup de grèves, ce qui les handicape pour aboutir dans leur programme d’étude. Cela se répercute sur les résultats scolaires. Il faut qu’ils sachent qu’on ne peut pas tout avoir, car nous sommes un pays pauvre, raison de plus pour se serrer la ceinture et de se battre pour sortir de cette situation. À mon avis, ce ne sont pas les grèves qui régleront les problèmes. Il faut que les parents d’élèves jouent leur partition dans cette situation et essayent de donner une certaine éducation à leurs enfants."

Souleymane, qui approche de la quarantaine, a vu bien des cadres Tambacoundois défiler durant ces dernières années. Et déplore leur absence quand Tamba ou les fils de Tamba ont besoin d’eux. " Tambacounda regorge d’un potentiel énorme de cadres au Sénégal. Ils sont tous basés actuellement dans les autres régions. Beaucoup d’instances au Sénégal sont dirigées par des Tambacoundois, même à la Présidence nous avons des cadres. Mais malheureusement nous ne les voyons jamais. Nous avons un exemple à suivre avec la convention des cadres St-Louisiens qui sont réunis autour d’une idéologie et font un travail collectif impressionnant, qui leur vaut une écoute de l’Etat du Sénégal. Pourquoi pas à Tamba ? Tamba était la cinquième région du Sénégal, mais aujourd’hui Tamba occupe la dernière place. Même si les cadres et les Tambacoundois qui ont les moyens ne veulent pas s’installer à Tamba, ils peuvent monter des projets qui créent des emplois pour la jeunesse tambacoundoise. Une manière de redonner espoir aux générations futures."

Parlant des questions politiques qui sont souvent source de division à Tamba, Souleymane rétorque : « Il faut laisser les tiraillements et créer des assises pour que tout le monde se retrouve autour d’une table et réfléchisse pour voir comment sortir Tamba de cette ornière. Les politiques ont une part de responsabilité dans la division qui règne à Tamba, mais pour les intérêts de Tamba, les Tambacoundois doivent pouvoir se retrouver, quelles que soient leur appartenance politique. Et pour cela, il faut un dialogue sain en écartant les intérêts personnels qui agissent au détriment de l’intérêt de toute une région. Je prie pour des élections paisibles en février, démocratiques et que le meilleur gagne».

tambacounda.info