Hamza Cissokho dit Sidy, gérant du cyber Le Millenium l’AS de l’informatique

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Il est aujourd’hui le plus jeune gérant de cyber centre dans la capitale orientale. Fils du Secrétaire général des Imams et Oulémas de la région orientale et Directeur du Centre franco-arabe Salman Alfarissiyou, Issa Cissokho, dit Sidy, après des études à l'école primaire de Dépôt, actuel Sada Maka SY, rejoint l'école de son père pour apprendre comme tous ses frères et sœurs à l’autre école, c’est-à-dire l'arabe. Une tradition bien respectée dans sa famille. Après cinq bonnes années passées dans cette école, Sidy la quitte pour une autre école Arabe. Cette fois-ci c'est à Dakar qu'il va se perfectionner, plus précisément à l’Institut Cheikh Ahmadou Bamba de Dakar (I.C.A.B) où un prof l’initie à l’informatique durant les poses. Ses diplômes en poche, le jeune Sidy décide de changer de branche pour s’orienter vers sa nouvelle passion. Malgré les réticences de son père, il finit par le convaincre et Sidy fait une formation en informatique avec option secrétaire bureautique. Il devient un fin technicien avec un diplôme de technicien en informatique et en maintenance. Malgré son jeune âge, un de  ses oncles émigré, lui voue une confiance parfaite. Ce qui lui vaut aujourd’hui d’être le gérant du cyber centre "Le Millenium" sis au quartier Dépôt que son oncle, Ansoumane Cissokho, lui a confié. Conscient des responsabilités qui lui sont assignées, il gère d'une main de fer le plus grand cyber de la capitale orientale avec une secrétaire et un technicien.

Sidy a répondu à nos questions.

Qu’est ce qui vous a amené à créer un cyber café ?

Après avoir fini ma formation en maintenance informatique, j’ai eu à faire quelques stages à Dakar. Après ces stages, j’ai décidé de rentrer au bercail, au lieu de rester à Dakar ou de garder le peu que j’ai eu à apprendre pour moi. J’ai décidé de venir partager mon savoir avec mes frères et sœurs de Tambacounda.

J’ai un oncle qui vit en France et, après plusieurs mois d’absence, je suis venu un jour en vacances à Tambacounda au moment où lui aussi était en vacances au Sénégal. Après quelques heures de discussion, il m’a demandé ce que j’étais devenu et je lui ai répondu que je suivais une formation en informatique. Puis il m’a demandé de lui montrer mes diplômes en informatique et c’était parti pour la concrétisation de l’ouverture d’un centre informatique. Nous sommes allés ensemble voir un endroit et il m’a demandé ce qu’on pouvait faire dans ce lieu. Je lui ai suggéré un cyber café et il m’a dit : « Voilà ce que j’attendais de toi ». C’est ainsi que le cyber Le Millenium a vu le jour.

Comment gérez-vous Le Millenium?

Cela fonctionne bien. J’ai commencé avec cinq machines et aujourd’hui j’en suis à huit machines, donc je me débrouille avec les moyens du bord. Mon cyber est fréquenté par de grandes personnalités, journalistes, ingénieurs, directeurs de société, agents commerciaux, chefs d’entreprises, professeurs, etc… Aujourd’hui, je ne peux pas parler de la gestion du Cyber Café sans parler de Monsieur Pape Momar Cissé, le coordinateur du Gie Optimal Vision, qui a beaucoup contribué à la bonne marche du cyber. D’ailleurs, c’est lui qui se charge des élèves pour les besoins de leurs exposés ou leurs recherches sur Internet. Il y a aussi Monsieur Pape N’Diaye qui m’a beaucoup aidé sur le plan technique. Au cyber Millenium on ne se limite pas à la connexion Internet, nous faisons des travaux comme le montage de photos, la réalisation de cartes de visite, de badges, l’initiation à l’informatique et à l’Internet, le traitement de texte, la récupération de fichiers sur des cd endommagés, etc.…

Quel est le nombre de clients qui fréquentent le cyber chaque jour ?

Le nombre de clients varie. Par exemple, à partir du 25 du mois, il y a moins de clients qu’au début du mois. Notre chance est que nos clients nous sont fidèles. Le cyber Le Millenium, depuis son ouverture, a su fidéliser et garder ses clients. Aujourd’hui, les clients sont devenus comme une famille, même sans venir pour surfer, ils passent parfois nous saluer, voire même pour prendre du thé ou encore pour échanger des idées avec le personnel du cyber.

Quel est le nombre de vos employés ?

Le cyber compte quatre employés. Je suis le gérant et en même temps le technicien, il y a la secrétaire et deux autres personnes qui assurent la maintenance en bénévolat.

Pensez-vous que le cyber satisfait la clientèle ?

Je le pense, car il y a pas mal de cybers à Tamba, mais la chance du cyber Le Millenium, c’est qu’il est peut compter sur des techniciens et des gens qui s’y connaissent bien en informatique. On n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs et, de plus, le cyber est implanté au cœur de la ville. Il m’arrive de demander des conseils aux clients les plus fréquents pour savoir ce qu’on devrait revoir ou ajouter au service. Nous sommes à l’écoute de la clientèle à qui nous prêtons beaucoup d’attention, car nous travaillons pour eux et leur avis est essentiel.

Comment se comportent les clients ?

Les clients se comportent très bien parce que le cyber n’accepte pas plus de deux personnes par machine. Ainsi, il n’y a pas beaucoup de bruit et les clients sont à l’aise. Le personnel est entièrement à la disposition de la clientèle et nous n’autorisons pas l’accès aux sites pornographique. Les clients sont conscients de cela et respectent la consigne.

Êtes-vous satisfaits de la clientèle ?

Oui, je suis très satisfait de la clientèle, car j’ai les meilleurs clients de la place qui sont attachés au cyber comme à leur propre bien. Parfois, des clients m’approchent pour me donner des conseils ou me faire des remarques. Je me base aussi sur cela pour faire avancer le cyber, car personne ne détient le monopole du savoir et on se complète pour avancer. Je me réjouis vraiment, car on a fini par former une solide famille et chacun d’entre nous fait de son mieux pour la pérennisation du cyber. Dans cette optique, à chaque fin du mois, on convoque une réunion pour analyser ce qui a marché durant le mois écoulé et ce qui n’a pas fonctionné. La clientèle joue donc un rôle majeur pour l’avancement du cyber.

Et votre dernier mot ?

Je lance un appel à tous les filles et fils de Tamba pour appuyer les TIC dans notre chère région, surtout ceux vivant en Europe. Nous qui sommes au pays, nous jouons notre rôle, mais à nous seuls nous ne pouvons pas tout faire, et la jeunesse de Tambacounda a besoin de cet appui pour avancer. Nos parents n’ont pas eu cette chance, mais la jeunesse est en train de se débrouiller pour maîtriser les TIC, donc aidons-nous et Dieu nous aidera. On ne peut rien avoir mieux que notre chère région, aussi que chacun d’entre nous apporte sa contribution pour aider la jeunesse qui a tellement besoin de cela. Engageons-nous à développer notre chère Tambacounda qui a beaucoup de potentialités humaines et naturelles pour réussir.

Propos recueillis par Alassane Diallo