Aïmérou N’diaye, inspecteur de l’IDEN de Tambacounda

Par Assane Diallo | Tambacounda.info |

aimerouAïmérou N'diaye, Inspecteur départemental de l’éducation de Tambacounda depuis 2OO1, a un parcours bien rempli au sein de l'Education Nationale : Inspecteur départemental de l’éducation de Kédougou d'octobre 1995 à octobre 2001, président de l'observatoire départemental des élections (ODEL) de Kédougou de 1997 à 2001, conseiller pédagogique itinérant au pôle régional de l'enseignement de Kaolack de 1994 à 1995, adjoint pédagogique à l'inspection régionale de Kaolack de 1992 à 1994, adjoint à l'inspecteur départemental de l'enseignement de Kaffrine de 1989 à 1992, en stage de formation à l'Ecole Normale Supérieure de Dakar en qualité d'élève-inspecteur de 1987 à 1989 (CAIEE), inspecteur adjoint à l'IDEN de Kaffrine de 1986 A 1987, en stage de formation à l'Ecole Normale Supérieure de Dakar en qualité d'élève inspecteur-adjoint de 1985 A1986 (CAIAEE), secrétaire-surveillant  au lycée  Valdiodio  Ndiaye  de Kaolack de 1984 à 1985, instituteur en service à l'école élémentaire de Thiawando IDEN de Kaolack-département de 1981 à 1984, instituteur en service à l'école élémentaire de Missirah à Tamba, en stage de formation au centre de formation pédagogique spéciale de Thies en qualité d'élève-instituteur de 1976 à 1977, Bac série A4 au Lycée Gaston berger de Kaolack.

A l'occasion de la fin de l'année scolaire qui s'est achevée sur une note finale festive avec la fête de l'excellence, Aïmérou N'Diaye a répondu aux questions de tambacounda.info. 


Aujourd’hui, nombre de vos élèves sont devenus des personnalités dans la région de Tambacounda. Qu’est-ce que cela vous fait et quel est votre souvenir le plus marquant de votre passé d’enseignant ici?
Effectivement, j’ai retrouvé à Tamba beaucoup de mes anciens élèves qui sont devenus des personnalités dans la région. Parmi eux, on peut citer Ibrahima Sory DIALLO (ONG LA LUMIERE), Mafing SYLLA (Médecin Capitaine au Camp Militaire), Boukhadirou KABA (Principal du Collège de Bandafassi) et beaucoup d’autres comme fonctionnaires qui font tous ma fierté. Les souvenirs le plus marquant de mon passé d’enseignant à Tambacounda sont les péripéties de mon CAP, l’ambiance syndicale et culturelle de l’époque.

Quelles sont vos impressions, vos émotions suite à la fête de l’excellence qui s’est tenue au camp militaire Mamadou Lamine Dramé?
Très bonnes, je souhaiterais que la fête soit perpétuée et qu’elle devienne à l’avenir une fête régionale, pour mieux se conformer à la vision académique.

Les filles figurent en bonne place dans le palmarès des meilleurs élèves de la région de Tambacounda. Pensez-vous que cette tendance va se confirmer et notez-vous un changement significatif dans la façon dont on considère la scolarisation des filles dans la région, que ce soit en ville ou au village ?
Pour mieux comprendre la qualité du changement qui s’est opéré dans la scolarité des filles dans la région de Tamba, il faut partir du passé et faire un recul d’environ dix ans… Notre région en 1995 était la dernière en matière de TBS et surtout de scolarisation des filles. Mais grâce à des actions d’envergure entreprises à la base avec l’aide de nos bailleurs, dont le principal est l’UNICEF, nous avons pu renverser la tendance. Aujourd’hui, Tamba est au premier rang au niveau national; c’est d’ailleurs pour cette raison que nous devons tout faire pour consolider les acquis en la matière et nous maintenir aux premières loges. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de plaisir que nous notons l’émergence des filles à tous les examens et concours organisés dans la région.

Il a été question lors de la fête de l’excellence de l’amélioration de la qualité de l’Education. Qu’est-ce qui manque à ce niveau ?
Il y a encore beaucoup de choses à faire, car on ne peut pas prétendre atteindre la qualité en si peu de temps.

Quel est votre bilan du système du volontariat. Pensez-vous que les exigences pour la sélection des volontaires sont assez hautes et leur formation suffisante pour qu’ils puissent assumer pleinement leur mission et donner une chance aux enfants des villes et villages d’accéder à un bon niveau scolaire ?
Merci de m’interroger sur un domaine qui m’intéresse à plus d’un titre, non seulement en tant qu’IDE, mais aussi et surtout en tant que l’un des précurseurs de ce mouvement au niveau national et plus particulièrement dans cette région. Pour moi, ce qui compte pour l’enseignant, ce n’est pas la porte d’entrée c'est-à-dire que ce qu’on est au début ne compte pas ; ce qui compte véritablement c’est ce que l’on devient. Je veux dire par là, que beaucoup d’enseignants recrutés à l’époque à partir du Certificat d’Etudes et sans aucune formation initiale, ont été d’excellents maîtres et sont même devenus par la suite de hauts fonctionnaires de l’Etat dans la magistrature, l’administration territoriale, la diplomatie, l’armée et j’en passe. Donc, en définitive volontaire, moniteur, vacataire ou contractuel ne sont que des mots. Ce qu’il faut retenir c’est qu’au niveau du Ministère de l’Education et des Académies, on est en train de mettre en œuvre tout un dispositif pour renforcer et améliorer le recrutement et la formation initiale à tous les niveaux.

La région de Tambacounda est laissée pour compte sur bien des plans. Qu’en est-il pour l’éducation ?
«Tambacounda est laissée pour compte» c’est une vieille idée… c’est de l’histoire. Aujourd’hui, Tambacounda avec toutes ses potentialités économiques, culturelles et humaines, ne peut plus être ignoré sur l’échiquier national; c’est une région qui s’impose par son envergure.

Quel est le bilan de l’année scolaire 2007/2008 et quel progrès concret espérez-vous pour l’année prochaine ?
Le bilan de l’année écoulée est positif, car plusieurs acquis ont été enregistrés et dans tous les domaines:

– l’accès: nombre d’élèves enrôlés, nombre de CI ouverts et d’écoles créées; tout cela est en croissance exponentielle
– la qualité: accroissement des taux aux différents examens, des murs de clôture, des magasins, bibliothèques, installés dans beaucoup d’écoles, plusieurs sessions de formations organisées…
– au niveau de la gestion, on note une nette amélioration du dispositif de pilotage déconcentré avec l’avènement de nouveaux CODEC et le renforcement de capacités des directeurs et chefs d’établissements.

Perspectives : renforcer et consolider les acquis ci-dessus énumérés en oeuvrant pour une plus grande implication des communautés notamment les Collectivités locales, les APE, les associations, ONG, et autres partenaires de l’école.

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