Ibrahima Guéye, Directeur de l’Ecole de Formation des Instituteurs de Tambacounda

Par Assane Diallo / Tambacounda.info /

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Un Directeur au Service de l’éducation

L'homme est sympathique, drôle et pratique l'auto-dérision. Il se méfie de la nostalgie de l'école d'antan et connaît ses dossiers. Et M. Guéye est rassurant. Ce Directeur de l’Ecole de Formation des Instituteurs de Tambacounda incarne parfaitement l’homme moderne. Cet universitaire brillant, engagé dans le combat de l’Education est  « un meneur d’âmes ».

Qui est Ibrahima? Quelles sont ses idées ?
Quel est son programme ?

Il  est le Directeur de l’Ecole de Formation des Instituteurs de Tambacounda depuis août dernier. Gageons que c'est donc, selon la philosophie que se sont fait les élèves stagiaires actuels, le "meilleur" pour hisser le centre au sommet. Une chose est certaine, il connaît la maison, car Ibrahima Guéye fait partie de ceux qui ont ouvert ce centre en 2004. Il était là comme formateur : diplômé de l’Ecole Normale Supérieure, Professeur de Lettres Modernes. C'est aussi un responsable de famille qui s'assume.  Plutôt que de s'en remettre à des commentaires plus ou moins flatteurs sur l'homme, il vous invite à le découvrir "dans son milieu" à travers des extraits de deux sources qui permettent de mieux connaître son programme et sa pensée. « S’il s’agit de donner aux chefs d’établissement un rôle d’inspecteur qui n’est pas le leur, on fait fausse route de manière dramatique : ils ne peuvent, par fonction, être seuls juges et parties, dans une communauté scolaire qu’ils doivent animer en toute sérénité pour obtenir l’adhésion et la cohésion de tous les enseignants ».

Pour Monsieur le Directeur, «la valeur d’un enseignant est en fait toujours relative à un contexte nourri de l’histoire de sa carrière (son âge, sa formation, son expérience professionnelle), de celle de l’établissement, de celle de chaque élève composant la mosaïque humaine d’une classe que seule l’année de naissance a initialement composée; un contexte conditionné aussi par le profil cognitif de chaque élève et par le travail en équipe pédagogique, engagé dans l'établissement».

A l’école de formation des Instituteurs de Tambacounda, l'homme est réputé pour son esprit de rigueur et de méthode, ce qui lui vaut le plus grand respect auprès de ses ouailles écolières et de ses collègues formateurs. Ibrahima Guèye est de cette catégorie d’individus qui vous accrochent dès le premier abord par leur esprit brillant. Cet ancien pensionnaire du lycée Camp Faidherbe fut un brillant élève, s’il en est. Après son Baccalauréat littéraire décroché en étant candidat libre, avec une mention bien, il se rend, après l’obtention du concours d’entrée, à l’Ecole Normale Supérieure où il passe sept années en préparation à la prestigieuse école, l’antichambre de l’Ecole Normale Supérieure. Il décide de continuer son cursus après trois années passées au lycée Malick Sall de Louga avant de revenir à l’ENS, c’était en 2002 pour faire l’Inspectorat. Ce natif de la région de Thiès, plus précisément dans la capitale du « Tijaniyah » (Tivaouane), est affecté dans la capitale orientale comme formateur à l’Ecole de Formation des Instituteurs de Tambacounda au moment où ce centre vient d’ouvrir ces portes en 2004. Il commence à enseigner pendant trois années avant de finir à la tête de cette école au mois d’août dernier. Aux âmes bien nées, … Aujourd’hui, grâce à  ses collaborateurs et à sa politique, l’école comprend une salle informatique, une bibliothèque, une surveillance, quatre salles de classes et un bloc administratif.

Les élèves stagiaires redoutent la rigueur sans faille de Monsieur Guéye: « C’est eux qui devraient être les premiers à refuser une formation qui ne réponde pas une norme de rigueur, d’autant plus qu’aujourd’hui ils sont appelés à vivre dans un monde où la compétition sera de plus en plus rude», assène-t-il. Donc pour gagner sa place au soleil, il faudra être mieux formé, être solide dans sa tête. « Etudier, disait Lénine dans les bibliothèques de Minsk, beaucoup étudier, toujours étudier et encore étudier ». Cette devise, Monsieur Guéye veut que ces disciples la fassent leur. Mais rigueur ne signifie point sévérité ou indifférence aux autres. «Pour enseigner, il faut aimer autrui, parce qu’enseigner, ce n’est rien d’autre que partager la passion qu’on a, le savoir qu’on a acquis» professe cet éducateur. En classe, car dispensant toujours des cours, ou extra-muros, il a toujours le sourire large et le petit mot pour détendre l’atmosphère. Ses élèves, qui apprécient visiblement son sens de l’ouverture le lui rendent bien.