Bakel: Mouhamadou Diagne, un orfèvre de l’éducation dépose la craie

Par Boubacar Dembo Tamba / Tambacounda.info /

Après près de quatre décennies « de bons et loyaux services », Mouhamadou Diagne « est admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ». La communauté éducative lui témoigne toute sa reconnaissance ce samedi. Tambacounda info vous retrace la très brillante carrière de cet orfèvre de l’éducation. « Je quitte certes les classes, mais pas l’environnement scolaire où je continuerai à faire bénéficier de mon expérience, et à tout mettre en œuvre pour son développement », nous a d’entrée de jeu confié Mouhamadou Diagne, le directeur de l’école « Waranka Ndiaye » du quartier « Yaguiné » de Bakel, aujourd’hui admis à la retraite. Ces propos illustrent à plus d’un titre combien cet enseignant chevronné tient au rayonnement de l’école, surtout que celle-ci est fortement marquée  par un incroyable phénomène de baisse de niveau.

mn

Parti de son Saint Louis natal où il a fait ses premiers pas à l’école de Sor avant de boucler son cycle élémentaire par celle de la route de Khor, Mouhamadou Diagne a fréquenté le lycée Charles De Gaulle d’où il est reparti, suite au célèbre mouvement de grève de l’année 1968, et c’était pour tâter le monde du travail. Il débarquera à Richard Toll comme observateur et interprète à l’office pour la canne à sucre, l’ancêtre de la compagnie sucrière. Ici son séjour durera deux petites années, avant qu’il ne dépose son baluchon à la firme Bird Sénégal, par le truchement d’un agronome Israélien dit-on. Soucieux de son avenir qui,  selon lui ne se trouvait guère dans le secteur privé, il tentera en 1971 avec succès, sur les conseils d’un de ses frères, le concours de recrutement des élèves maîtres. Mais, comme entre temps le jeune Diagne avait pris goût aux espèces sonnantes et trébuchantes, il n’a rejoint l’école de Kasnack Application de Kaolack qu’au mois d’avril. Ce qui le priva cette année de son parchemin d’instituteurs qu’il obtiendra en 1973, quand bien même déjà à l’examen de sortie de la promotion de 1971, il s’était déjà fait remarquer, lui qui n’avait travaillé qu’avec les outils de la formation que lui avaient filés des amis.

Comme l’étendue de son intelligence dépassait l’entendement humain, Mouhamadou brandira son CEAP l’année suivante, en 1973, décrochera son BS 1, saute le BS 2 pour avaler directement le CAP. Avant de se retrouver à la tête de l’école élémentaire « Waranka Ndiaye » du quartier « Yaguiné de Bakel « où il a officié durant 22 bonnes années, Mouhamadou Diagne a séjourné pendant 8 ans à Bala. Il avait auparavant sillonné la nouvelle région minière de Kédougou, à l’école régionale « Fily Sadiakhou » et à Bandafassy principalement, tout comme Niakhène dans le département de Tivaouane, Gandiaye, Ndangane, entre autres.

Mouhamadou Diagne a imprimé sa marque à l’école « Waranka Ndiaye » qui l’a vu aller à la retraite. Des témoignages concordants soulignent avec force qu’il a réussi à révolutionner cet établissement en faisant passer les classes physiques de 8 à 13, en l’informatisant avec le concours des autorités municipales, en y construisant de nouvelles salles, en connectant au réseau téléphonique d’autres écoles de la commune de Bakel et en y développant des projets comme celui de la sauvegarde de l’environnement financé par le PFIE et Ida et un autre d’aviculture qui auraient beaucoup apporté à l’école.

Ce samedi, après 37 ans « de bons et loyaux services », la communauté éducative de toute la région de Tambacounda, fête son départ, celui d’un pédagogue artiste et comme Mouhamadou Diagne a plusieurs cordes à son arc, lui qui a également présidé l’Odcav de Tambacounda où réside toute sa famille, il est dans le monde des affaires, dans le BTP où avec ses partenaires, il procure encore beaucoup de bien aux communautés.