Bakel: Marie Kamara, une militante chevronnée de la promotion féminine

Par Boubacar Dembo Tamba / Tambacounda.info /

A première vue, Marie Kamara parait timide et peu capable de remuer un brin de paille. Cette native du quartier « Montagne centrale » de Bakel, récemment élue coordinatrice départementale des groupements féminins de Bakel détient plusieurs cordes à son arc, toutes pour le plein épanouissement des femmes. Aujourd’hui, elle tient une mutuelle d’épargne et de crédit qui met tout en œuvre pour faire reculer les barrières de la pauvreté.

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Au commencement étaient les petites tontines traditionnelles pour la mise en œuvre desquelles, Marie sillonnait les coins et recoins de Bakel avec ses 5 cahiers de 32 pages dissimulés dans un sachet en plastique. Au bout d’une semaine de cotisation, à raison de 100 FCA/jour, l’on prêtait la somme de 10 000 F que la bénéficiaire devra rembourser au bout d’un mois avec un intérêt de 1500 FCFA. A l’époque, Dyna Entreprise tombé sous le charme de l’esprit d’initiative de ces femmes, leur a apporté son concours en les formant aux techniques de gestion financière et administrative et en leur octroyant du mobilier de bureau. Ce sont ces intérêts versés dans un compte qui ont permis à Marie et à ses coéquipières de porter sur les fonds baptismaux en 1998, une mutuelle d’épargne et de crédit dénommée Ged/Ganda. Cette structure groupe de nos jours plus de 900 membres dont 30 hommes, dont on dira qu’ils sont de mauvais payeurs, du moins la plupart d’entre eux. Le ministère de la famille entrera dans la danse en allouant une première fois la somme de dix millions de nos francs, puis douze autres millions. Le sérieux et la réussite de ces femmes feront que le Fpe aussi interviendra avec trois financements d’un montant total de 51.5 millions de nos francs. Un autre financement de 28 millions est en vue.

Avec les prêts octroyés aux membres, et qui varieraient entre200 000 et 1 000 000 de nos francs, diverses activités allant du petit commerce à l’aviculture, en passant par le maraîchage sont menées et, si l’on en croit la présidente, elles s’en sortent bien. Ce qui, aux yeux d’experts en développement durable que nous avons accrochés, constitue des pas de géant dans la lutte contre la pauvreté. L e hic, c’est que ces femmes des coins les plus reculés de Kéniéba ou encore de Sadatou, partout, aussi bien dans le « Goye supérieur » que dans le « Goye inférieur », les besoins sont les mêmes. La plupart des femmes excellant dans l’agriculture, sont dépourvues de tout matériel. C’est pourquoi, « nous invitons le chef de l’Etat, dans le cadre de la Goana, à nous aider dans ce sens, sinon la situation sera intenable pour les braves femmes qui font des kilomètres pour accéder aux champs », expliquera Mme Kamara. La responsable de la section communale des femmes Pds, du reste conseillère municipale à Bakel, tient comme à la prunelle de ses yeux, à mouiller le foulard pour le plein épanouissement des femmes, synonyme à ses yeux de stabilité sociale et de prospérité économique. Pour ce faire, Marie Kamara et son équipe souhaitent davantage d’attention des pouvoirs publics et des organisations de la société civile.