[ PORTRAIT ] : Dr Chérif Mactar Laye, un digne fils du terroir qui rêve d’un autre Tambacounda

L’enfant de Salikénié (un vieux quartier de la commune de Tambacounda) a grandi. Les souffrances des populations, ses parents, amis, voisins…l’interpellent. Et son engagement politique désintéressé derrière le président Macky Sall ne souffre d’aucun doute. Intelligent, humble et généreux, il rêve d’un autre Tambacounda, Quartier HLM à Dakar. Le domicile de Dr Chérif Mactar Laye est situé prés du centre de santé sur la corniche. C’est le calme. L’appel du muezzin renseigne que c’est l’heure de la prière du crépuscule. Chez Dr Laye, tout visiteur a droit à un accueil chaleureux. L’ordre règne dans cette maison. La discipline est perceptible à travers les faits et gestes de chaque membre de la famille. Mme Laye distribue gentiment son sourire aux hôtes de son mari avant de les inviter à s’installer confortablement sur les fauteuils. Au même moment, Dr Laye étale les nattes de prières. Musulman pratiquant, il ne rate jamais les heures de prières.

Né le 24 octobre 1965 à Tambacounda précisément au quartier Pont (Salikénié), Chérif Mactar Laye est le fils de Idrissa, un menuisier et de la défunte Saly Foba (qui repose au cimetière de Tamba, paix à son âme). Il a passé son enfance entre Tamba, Rosse Béthio et Saint Louis où il a obtenu son baccalauréat en 1987. Tient clair et mesurant 1, 91 m, Dr Laye est un sportif. Il pratique l’aïkido depuis une quinzaine d’années.

Rigoureux, réfléchi et méthodique il a fréquenté le département «chirurgie dentaire» à la faculté de médecine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) jusqu’en 1993. Ce n’est que quatre ans plus tard, qu’il présenta sa thèse de doctorat sur le thème : «Recherche de foyers infectieux buccodentaires sur 1153 cas à l’hôpital Aristide Le Dantec» où il a servi pendant 5 ans comme chirurgien-dentiste au service de stomatologie.

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’année. En 2001, Dr Laye a été recruté par la fonction publique comme dentiste en chef du Centre médical de la fonction publique à Dakar. Il fut ainsi le premier chirurgien-dentiste à diriger cette structure. Très entreprenant avec un goût avéré pour l’initiative privée, il a demandé une indisponibilité en 2008 pour installer son propre cabinet dentaire qui porte le nom de sa mère «Saliso» qui signifie en bambara «la demeure de Saly».

La lumière maternelle

Chérif Mactar Laye a toujours été un grand ami de sa mère. Faut-il rappeler qu’il a été très tôt sevré de celle-ci dès l’âge de 6 ans car il fut élevé par son oncle paternel, Moussa Laye, rappelé à Dieu en 2002 et jadis résident à Rosse Béthio. Le petit Chérif ne voyait sa maman que pendant les grandes vacances. A la question de savoir quels liens avait-il avec sa défunte maman, il hésite, reste pensif quelques minutes et répond avec une voix étreinte d’émotion : «ce sont des liens très forts. Pendant les grandes vacances, je poursuivais partout ma mère comme un animal domestique et son maître. J’ai vécu avec elle dans une extrême pauvreté. La preuve, j’avais une bourse de 14000 F Cfa à l’université mais bien qu’elle soit insuffisante, j’envoyais systématiquement les 9000 F Cfa à ma mère».

Et poursuit-il «à l’université, je m’étais juré de travailler dur, pour extirper ma chère maman de cette pauvreté. Et chose absurde, j’ai installé l’électricité dans sa chambre le mercredi. Elle a passé une seule nuit (jeudi au vendredi) après avoir prié pour moi en ces termes «que Dieu répande sur toi Sa lumière durant toute ta vie». Elle est décédée la même nuit, qui était aussi celle de la Destinée (Leytatoul Khadry) en 2000». Les yeux larmoyants, il ne peut pas parler de sa mère sans verser des larmes. Quelques minutes de silence. C’est émouvant.

Attachement à la famille

Il se rappelle quelques anecdotes. Dr Laye a hérité son sens du partage de sa défunte mère qui est partie en ne laissant qu’un pagne comme richesse derrière elle. Chérif garde soigneusement ce pagne. Maman Saly Foba (l’homonyme de sa première fille) partageait tout. Elle était surnommée Dada (la maman de tous). Car, elle était aussi une grande régulatrice sociale et passait tout son temps à régler des conflits. Chérif Mactar Laye considère qu’il sera toujours redevable à ses parents au regard de la qualité de leur éducation et des valeurs cardinales qu’ils lui ont inculqué.

Bien que n’ayant pas vécu longtemps avec son père, ce dernier reste aujourd’hui son grand complice.  Il vit à ses côtés à Dakar depuis 6 ans. Mieux, tous ses frères et sœurs (exceptées celles qui sont mariées) vivent avec lui à Dakar. «Je suis très attaché à ma famille», lance-t-il tout souriant. Marié et père de 3 enfants dont une fille et deux garçons, Dr Laye soutient avoir épousé sa première et meilleure ami (e). Considérant que son âme sœur incarne les mêmes valeurs que sa défunte mère. En plus «c’est ma maman qui m’a choisie ma femme avant sa disparition», révèle-t-il. Chaque fois qu’il effectue un déplacement sur Tamba, son premier reflexe consiste à aller se recueillir sur la tombe de sa mère.

Engagement derrière Macky Sall

Membre des cadres et intellectuels Layéennes (CIEL), Dr Chérif Mactar Laye est très proche du Khalif général des Layéennes, Abdoulahi Thiaw Laye qui le considère comme son fils. En effet, il est important de rappeler que les origines Chérif Mactar se trouvent à Douba (sur la route nationale n°1) à quelques kilomètres de Koupemtoum. Son grand père y est né. Et aujourd’hui, il est l’héritier de la chefferie traditionnelle.

Dr Laye ne voulait jamais faire de la politique. Toutefois, convaincu par la détermination, le courage et l’ambition du président de la République Macky Sall (qui est son aîné de quelques années donc étant tous de la même génération), il s’est résolument engagé en politique au sein de l’Alliance Pour la République (APR) pour faire partie des bâtisseurs du «Sénégal de nos rêves».

C’est pourquoi, Dr Laye commence à déserter son cabinet -son gagne pain- pour descendre sur le terrain à Tambacounda afin de massifier le parti et apporter son soutien aux populations démunies. Très actif au niveau de la commune de Tambacounda, il a effectué récemment une visite de «prise de contact» avec d’autres amis et membres de l’APR en l’occurrence, Sidy Diallo délégué médical, Sambou Biagui, journaliste et Maké Dangnokho, journaliste-consultant en communication.

«Nous sommes de la même génération que le président Macky Sall. Et notre devoir consiste à le soutenir sans condition pour qu’il puisse bâtir le Sénégal de nos rêves. Je ne veux pas rater ce tournant décisif de l’histoire politique de notre pays. Le défi de tous ceux qui sont nés après 1960, consiste à travailler sans relâche pour mettre ce pays sur les échangeurs de l’émergence», avoue-t-il.

Homme disponible et généreux

Dr Laye est vice-coordinateur national du Réseau des médecins républicains (REMER), membre de la Convergence des Cadres Républicains (CCR) au niveau de la commission Santé, Affaires sociales et Droits humains. Son crédo : «avoir un parti fort pour un Tamba prospère». Ami de Dr Laye depuis plus de 25 ans, Issa Oualy (fils du Vieux Sara Oualy, notable à Tambacounda), est bien placé pour parler de lui.

D’emblée il lance : «je peux bien parler de Chérif même s’il est difficile de dire tout ce que je sais de lui en quelques minutes. C’est un homme entier. Il est généreux avec sa famille, ses voisins et ses amis. J’ai versé des larmes lors du baptême de son dernier fils, Mouhamed Laye, à cause des témoignages élogieux de ses beaux parents. Il incarne toutes les qualités d’un leader : charisme, discrétion, franc-parler, disponibilité, rassembleur, sens élevé de la responsabilité, rigueur, générosité et surtout humilité».

Très proche du couple Laye, M. Oualy soutient que Dr Laye reste un père de famille exemplaire. Pour avoir dormi avec lui sur le même lit pendant 5 ans, Issa considère que l’engagement de son ami en politique est salutaire. «L’espoir est permis. Car c’est un homme digne de confiance et il est très reconnaissant. Chérif peut être cité comme référence pour les plus jeunes», affirme Issa Oualy. C’est ce digne fils du terroir qui rêve d’un autre Tambacounda.