Tambacounda : 4 morts, un rescapé et 7 portés disparus au large du fleuve de Bakel

Quatre morts dont un vieux de 70 ans, deux fillettes de 11 et 12 ans et un mineur de 16 ans, 7 portés disparus et un rescapé fils du vieux. C’est le triste bilan d’un chavirement d’une pirogue le jeudi 16 janvier 2014 vers 11 heures au large du fleuve de Bakel. Ces mauritaniens avaient quitté leur village de Gourel Adama pour venir piler le mil au village de Galadé dans l’arrondissement de Moudery, département de Bakel.

En quittant le village de Gourel Adama en Mauritanie à bord d’une pirogue pour venir piler le mil au village de Galadé dans l’arrondissement de Moudery, département de Bakel, les 12 mauritaniens dont le vieux Mamadou Sow âgé de 70 ans étaient loin de se douter d’un chavirement. Le fleuve était agité et leur petite pirogue n’a pas résisté à la furie des eaux. C’est aux environs de 11 heures, le jeudi 16 janvier 2014, que le drame est survenu pirogue au large du fleuve faisant 12 disparus dont un rescapé, fils du vieux mauritanien.

Alertés, les populations des deux villages du Sénégal et de la Mauritanien séparés par le fleuve ont aussitôt organisé une battue en présence des pandores de Bakel. Les recherches ont permis de repêcher M. D âgé de 16 ans qui avait déjà rendu l’âme vers 13 heures le jeudi. L’un des fils du vieux sera repêché sain et sauf.

Le vieux Mamadou Sow âgé de 70 ans, deux fillettes de 11 et 12 ans seront également retrouvés sans vie aux abords de la berge de Bakel et le reste de la bande est introuvable dans le fleuve jusqu’aux environs de 19 heures ce vendredi. Cet accident s’est déroulé alors qu’aucun des mauritaniens qui étaient à bord ne portait de gilet de sauvetage. Un fait qui a outré les secouristes. Après constat des hommes de Bakary Mané, commandant la brigade de la gendarmerie de Bakel, les corps sans vie ont été remis aux mauritaniens pour les besoins de leur inhumation. Le propriétaire de la pirogue est présentement en garde-à-vue dans les locaux de la gendarmerie.

Ousseynou DIALLO / www.tambacounda.info /

 

Originaires de Keur Coumba Daga, dans la région de Kaolack, Moustapha Sow, Samba Sow, Modou Ndiaye et Malick Guèye étaient venus à Mballing pour faire fortune dans le secteur de la pêche. Ainsi, chaque jour, les jeunes hommes allaient en mer pour récupérer leurs filets remplis de poissons. Mais cette fois, la mer était agitée et leur petite pirogue n’a pas résisté à la furie du grand bleu. «Le chavirement s’est produit le jeudi vers 08 heures du matin. On a commencé à retirer nos filets. Le premier retrait s’est bien déroulé. C’est en voulant retirer le second filet que notre pirogue a reçu une violente vague et a chaviré», raconte Malick Guèye, un des deux rescapés du naufrage. Le bilan aurait pu être plus lourd si Modou Ndiaye et Malick Guèye n’avaient pas eu le réflexe de se tenir sur le toit de la pirogue en espérant la venue de secours. «On s’est sauvé en nous asseyant sur la pirogue jusqu’à ce qu’une pirogue qui se rendait à Joal nous retrouve et nous sauve de la mort», explique le jeune Malick Guèye.

Cet accident en mer s’est déroulé alors qu’aucun des quatre pêcheurs qui étaient à bord ne portait de gilet de sauvetage. Un fait qui a outré le président du comité local de pêche de Mballing, Aliou Kane. «Aucun des pêcheurs à bord n’avait de gilet de sauvetage alors qu’il est aujourd’hui subventionné et à portée de main de tous les pêcheurs. Mais il appartient à l’Etat de veiller au port du gilet de sauvetage par tous les pêcheurs. Il ne s’agit pas seulement de prendre des mesures, il faut veiller à leur application», estime M. Kane. Un autre fait inquiétant constaté après ce chavirement, les capitaines de la pirogue, Moustapha Sow, et Samba Sow, ne savaient pas nager. «Notre métier est aujourd’hui à la merci de toute personne qui désire se faire de l’argent même s’il n’a pas les prédispositions. C’est inconcevable que des personnes choisissent la pêche comme métier alors qu’elles ne savent pas nager», s’alarme un pêcheur.


Ousseynou DIALLO / www.tambacounda.info /