[HOMMAGE] Jacob Yacouba tire sa révérence, l’orfévre de la peinture s’en est allé !

Nous étions justement entrain de boucler ce 4 janvier 2014 la dixième édition de TGD à Dakar, soudain, la corde de la guitare se casse en pleine symphonie. La nouvelle de la disparition de ma référence, d’un des plus célèbres artistes plasticiens que l’Afrique n’ait jamais connu, nous est parvenue. Jacob Yacouba a cassé son pinceau.

Je sentais le sol s’arracher sous mes pieds car Jacob fut pour moi plus qu’un maître qui m’a indiqué la voie que j’ai aujourd’hui empruntée. J’entends, comme si c’était aujourd’hui, sa voix « rauque » me dicter faire l’école des Beaux-Arts de Dakar 1992, moi qui rêvait aborder des études en médecine. J’entends toujours cette voix grave mais suave de l’orfèvre des arts plastiques, comme si c’était aujourd’hui, apprécier un tableau que je lui avais offert et me lancer « tu es fais pour les Arts fiston ».

Qu’allions nous devenir si à Tambacounda qui l’a vu naitre, personne ne l’avait au préalable pas immortalisé en donnant son nom à la salle d’activités créatrices du collège Moriba Diakité ?

Qu’allions nous devenir au Sénégal, en Afrique et dans le monde, si nous n’avions pas suivi les œuvres gigantesques de ce peintre hors pair qui a su imprimer sa marque dans le domaine des arts visuels à travers le monde?

Fort heureusement, Jacob, que tu nous as légué une bonne partie de ton incommensurable talent.

Un talent au service d’une justice sociale, un talent au service de l’amour, un talent au service de la générosité, un talent au service de la solidarité, un talent au service de la liberté, un talent au service de l’enfance heureuse, un talent au service des droits humains et socio économiques !

Le beau de l’ensemble, le sublime dans les détails, il n’y avait, pour moi, que les œuvres de Jacob Yacouba.

Tambacounda perd un de ses dignes et valeureux fils, le Sénégal perd un des siens, l’Afrique perd un inconditionnel du panafricanisme mais, comme « les morts ne sont pas morts », je te fais la promesse que ton image trainera partout où se rencontreront des artistes. Ce sera le cas à coup sûr lors de la onzième édition de TGD 11.

SALUT L’ARTISTE ! PUISSE L’OMNIPOTENT, L’OMNISCIENT T’OUVRIR GRANDEMENT LES PORTES DE SON PARADIS.

Ousmane DIA, artiste plasticien, gestionnaire et médiateur culturel, professeur d’arts visuels