Cœur d’un militant engagé : Lettre ouverte à M. Abdou Diouf, ancien SG du parti socialiste

Cher ex camarade,

Permettez moi, M. Abdou DIOUF, avant d’aller si loin de vous présenter mes vœux les meilleurs, paix dans le monde, santé pour vous et pour toute personne qui vous est chère. Je saisis cette seule occasion qui m’est offerte pour vous interpeller de vive voix sur votre position vis-à-vis du Parti Socialiste depuis que le Peuple souverain du Sénégal avait décidé de façon démocratique de confier son destin à votre challenger le 19 mars 2000.

Ayant exercé plusieurs fonctions politiques grâce à cet appareil, nous jeunes et nouveaux militants ne comprenons guère votre posture actuelle. Si vos fonctions actuelles ne vous permettent pas de vous prononcer sur la vie politique intérieure de votre pays natal, à mon humble avis, cela ne vous empêcherait pas d’intervenir en tant que sage d’autant plus que votre successeur direct n’est plus aux affaires. Avec vos fonctions de chef de l’Etat, vous avez participé activement au choix de Ousmane Tanor DIENG en 1996, lors du Congrès pour qu’il dirige le parti ; choix qui d’une part est à l’origine de plusieurs départs et n’ont les moindre celui de Djibo Ka en 1998 et en 1999 de Moustapha Niass, de facto vous avez perdu le scrutin de 2000 avec dignité et philosophie. Votre fameux cou de téléphone au petit matin du 20 mars 2000, est devenu école depuis ce jour. D’autre part, le peuple Sénégalais mature avait surtout envie de goûter au changement après 40 ans de règne sans discontinuité du régime socialiste.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont du Parti Socialiste. Si les écrits et les témoignages ne nous trompent en votre temps, quand, le Président LSS annonçait solennellement sa décision vous transmettre les rênes du Pouvoir lors de son discours à la Nation le 31 Décembre 1980, il s’était s’assuré de toutes les garanties afin que vous puissiez mener à bien votre mission. Ce parti vous accompagné pendant deux décennies avec des succès et des contre performances.

Excusez moi cher camarade je ne suis pas entrain de faire votre procès. Seulement j’ai, en tant que fils ou petit fils et/ou camarade des propositions à vous faire pour vous honorer d’avantage et aider ce grand Parti à revenir au Pouvoir car vous lui devez beaucoup après votre carrière d’administrateur civile, le reste est le produit de vos fonctions politiques.

 

  • 10 ans à la Primature

  • 19 ans à la Présidence

Le Peuple Sénégalais après votre premier mandat issu de l’art 35 de la constitution vous a renouvelé sa confiance deux fois successives en 1988 et 1993. Des hommes et des femmes, des jeunes, des personnes du troisièmes âge, des personnes saines, des personnes handicapées vous ont servi loyalement, sous le soleil ardent de Mars, d’Avril, de Mai et de Juin; sous la pluie de Juillet, d’Août, de Septembre  sous la rosée d’Octobre, de Novembre ; sous la fraicheur de Décembre, de Janvier et Février et surtout dans les nuits sombres et éclairées de toutes l’année. Une fois de plus, je vous suggère les actions suivantes :

Demander au parti de vous vous faire le répertoire de vos anciens camarades vivants et ceux qui sont dans l’au-delà :

  • Pour les vivants, organisez une rencontre nationale à la maison du Parti pour renouveler votre confiance et les remercier des immenses sacrifices qu’ils ont consentis quant vous étiez aux affaires.

  • Pour ceux qui sont rappelés par le Tout-Puissant, organisez une séance collective de récital de coran à leur mémoire ou une messe collective de requiem pour ceux qui sont de confession catholique.

  • Plus loin même ceux qui ont un âge plus avancé que vous, essayez de les rendre une visite de courtoisie.

Ce sont des actes qui paraissent anodins mais dont la portée a une valeur incommensurable.

Je sais et je suis convaincu que si vous le faite la rétribution qui en résultera dépassera votre espérance, car la reconnaissance n’a pas de prix pour tout être humain particulièrement africain et singulièrement pour Sénégalais. Ainsi, vous demeurerez à jamais dans cet organe compact qui palpite nuit et jour dans chaque être humain jusqu’au jour où le Tout- Puissant l’arrêtera.

Feu Ahmadou Hampathé Ba disait «  en Afrique quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle », de votre vivant permettez nous d’apprendre de vos expériences cumulées par votre vécu personnel mais aussi celle reçue de votre maître LSS.

Après la disparition de Thierno Ba, du Professeur Assane Seck et tant d’autres compagnons vous devriez participer à arrondir les angles si obtus qui se dessinent dans le Parti Socialiste, car un Grand Parti fondé par de Grands Hommes, ayant un bilan quasiment positif ne doit jamais mourir.

Si le Sénégal est cité parmi les pays qui n’ont jamais connu de coup d’Etat et n’en connaîtra peut être jamais, Si le Sénégal, petit par la taille, pauvre par les richesses du sous -sol, avait une Diplomatie vivante et respectée à travers le Monde entier, Si le Sénégal était cité parmi les pays qui avait une bonne Ecole, une Armée professionnelle, une Nation qui a un But à la Foi, Si le Sénégal a été le laboratoire de l’Afrique de l’OUEST, en un mot le SENGAL était cité parmi les pays où la démocratie est vivante et irréversible c’est grâce à la vision éclairée de ses deux premiers dirigeants.

Cher camarade, avez-vous une fois pensé à une scène  au pied du perron de la salle d’audience du Palais Présidentiel que vous maîtriser mieux que vous cinq doigts: «  Monsieur Abdou DIOUF ancien Président de la République du Sénégal de 1981 à l’an 2000 et ancien SG de la francophonie est reçu par l’actuel Président de la République M. x du Parti Socialiste ?????? » Commentaire du journaliste.

Quelle belle image, quel bonheur immense. Espérant que mon appel aura un écho favorable, je vous prie, d’agréer cher ex camarade, l’expression de ma parfaite considération.

 

Moustapha Thiouccoudy DIENG / Militant Parti Socialiste à Koumpentoum / taphdieng@gmail.com