Tambacounda : Communiqué de Presse, Danger au Sud-Est du Sénégal

A peine un mois seulement après les événements sanglants de Diyabougou, la même localité aurifère située dans le Département de Bakel vient d’être secouée par un nouvel épisode douloureux ce 13 mai 2013 aux environs de 9 heures : La mort du jeune orpailleur sénégalais du nom de Bambo Danfakha, 33ans, décédé à la suite des affrontements qui ont opposé les Gendarmes basés dans le village aurifère de Dyabougou et des orpailleurs sénégalais.

 

Cette tragique disparition la douzième du genre en l’espace de deux mois, démontre l’existence et l’ampleur d’une violence meurtrière qui prend une ampleur préoccupante dans les zones aurifères de la Falémé et partant dans toute la partie sud est de notre pays.

Nous, La RADDHO, Le Forum civil et AMNESTY INTERNATIONAL dans leurs différentes antennes régionales de Tambacounda :

Dénonçons avec la dernière énergie l’escalade de la violence qui menace la paix et la sécurité dans toute la partie sud est du pays occupée par les régions de Tambacounda et de Kédougou,

Condamnons et regrettons les tueries récurrentes dans les zones aurifères avec le triste bilan des événements tragiques intervenus entre Maliens et Burkinabé les 04 et 05 mars 2013  avec 9 morts, les récents affrontements du 13 mai intervenus entre des éléments de la Gendarmerie Sénégalaise et des orpailleurs de Dyabougou qui ont fait un mort et trois blessés, les règlements de compte intra-communautaires de Kharakhéna qui ont occasionné deux morts et deux blessés dans la communauté des ressortissants maliens.

Considérons que les autorités centrales n’ont pas suffisamment pris en compte les enjeux sociaux, économiques et culturels de l’activité d’orpaillage dans cette partie du Sénégal,

Déplorons l’absence physique des autorités au lendemain des événements pour procéder à une évaluation exacte et approfondie de la situation par une visite des lieux et de ses résidents,

Rappelons que la sécurité des Biens et des Personnes, la prévention, la gestion et la résolution des conflits nationaux, transfrontaliers et internationaux est d’abord l’affaire de l’Etat et qu’à ce titre, Il est tenu de :

  • Respecter ses engagements pris dans la Charte de la CEDEAO sur la Bonne Gouvernance et la Démocratie,

  • Surveiller l’application effective et impartiale de l’arrêté Gouvernatorial qui se prononce sur la fermeture des chantiers depuis le mois d’Avril et interdit l’exploitation à toute personne,

  • Ouvrir des concertations avec la communauté des orpailleurs pour trouver les voies idoines d’une réouverture très prochaine des chantiers par les autorités,

  • S’adjoindre les services de tous les acteurs et actrices par l’ouverture des cadres de dialogue inclusif, en vue de bâtir des consensus sur les conditions de vie des orpailleurs et sur les conditions d’exploitation traditionnelle de l’or,

  • Travailler d’arrache pieds dans l’harmonisation des législations et des réglementations en matière de mines entre pays frontaliers pour l’adoption et la mise en œuvre d’un code minier accepté par tous les Etats de l’espace CDEAO,

 

  • Considérons que les autorités centrales doivent s’investir d’avantage pour une stabilité durable dans les zones aurifères compte tenu des enjeux sociaux, économiques et culturels de l’activité d’orpaillage dans cette partie du Sénégal,

 

  • Recommandons fortement aux autorités locales et centrales et aux différentes communautés d’orpailleurs de promouvoir le dialogue et la concertation à tous les niveaux.

Fait à Tambacounda ce 23 MAI 2013

Ont SIGNE: RADDHO /  Forum civil / Amnesty International