Tambacounda : Des parlementaires au chevet des ex exciseuses

Prés de trente ex-exciseuses de diverses ethnies de la commune de Tambacounda se sont mobilisées pour l’élimination de l’excision. La rencontre qui s’est tenue dans les locaux du foyer des femmes ce mardi 17 décembre 2013 a été présidée par le député Alpha Baldé, président de la commission défense et sécurité à l’assemblée nationale. Il avait à ses côtés une délégation de parlementaires, des chefs religieux et coutumiers, de l’inspecteur de la jeunesse entre autres.

La présidente de la fédération des ex exciseuses Bintou Camara a soutenu que l’excision qui est une tradition héritée des grands-parents a été finalement éliminée dans la commune  Tambacounda. Leur rôle en tant qu’ex exciseuse était de sensibiliser la population pour éliminer le phénomène même si c’était difficile. « La fédération des ex exciseuse a joué pleinement sa partition afin de parvenir au changement de comportement », a-t-elle ajouté. Les enquêtes menées au Sénégal révèlent que les régions de Matam, Kolda et Kédougou sont les plus touchées par le phénomène. Le programme de sensibilisation qui a permis d’atteindre un résultat satisfaisant pour l’abandon de la pratique est élaboré par l’ONG sénégalaise Tostan, financé par l’UNICEF.

Le parlementaire, a salué l’initiative prise par Tambacounda de laisser tomber les couteaux.

« Cette pratique néfaste est une convention sociale et les mutilations sont considérées comme une violation aux droits humains, notamment en ce qu’il s’agit de l’intégrité morale et physique de la personne », a rappelé le Président de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale. En Afrique, entre 100 et 140 millions de femmes et filles ont subi une forme de mutilation génitale féminine. Selon les enquêtes, au Sénégal, 28 pour cent des femmes ont déclaré avoir été excisées avec des disparités fortes au niveau de la prévalence.

Les enquêtes ont ainsi relevé que la proportion de femmes excisées est plus élevée en milieu rural (34%) qu’en milieu urbain (22%).

Mamadou Ndoye, représentant du ministère de la famille a dit que la santé est un droit pour tous, avant de mettre l’accent sur les difficultés occasionnées par l’excision en cas d’accouchement et les complications urinaires, entre autres. Les ex exciseuses ont saisi l’occasion pour lancer un cri de cœur à l’endroit des parlementaires. « Nous parlons aux gens, aux mamans, aux élèves pour les sensibiliser, mais il nous faut un appui institutionnel pour mener à bien notre mission car il nous reste les zones rurales», a dit la présidente Bintou Camara, avant d’ajouter : « Il nous faut beaucoup de foi, d’engagement parce que le chemin est long et sinueux surtout parsemé d’embûches ».

 

Ousseynou DIALLO / www.tambacounda.info /