Tambacounda : Gestion de la transhumance, le PDESOC et l’ISRA mettent en exergue l’arrondissement de Kéniéba

La  zone de Kéniéba, située à l’est de la région de Tambacounda dans le   département de Bakel est une zone de  transhumance par excellence. Du fait de sa végétation diverse et variée, de la Falémé bien dotée en eau, elle attire plusieurs  transhumants de la zone, des régions de l’intérieur du pays (Tambacounda,  Matam Louga,) et surtout ceux des pays frontaliers comme le Mali et la Mauritanie.

Cependant, elle est le plus souvent le foyer de vives tensions entre les populations autochtones et les transhumants, à la recherche de points d’eau et de ressources fourragères pour les animaux, fait remarquer monsieur Alioune Touré du PDESOC. Selon l’étude faite par le  projet de développement de l’élevage au Sénégal Oriental et en Casamance, en collaboration avec l’ISRA, la transhumance dans la zone de Kéniéba a eu des conséquences très néfastes sur  l’environnement. Et c’est pourquoi, a renchérit le Dr Diop de l’ISRA, choix ne pouvait être plus judicieux que Kéniéba pour un bon déroulement des activités du projet. Des coupes abusives des arbres sont notées, entrainant une dégradation des forêts et la disparition de plusieurs espèces végétales et fruitières. A en croire le rapport présenté par le  docteur Amadou Tamsir Diop de l’ISRA, cette zone regorgeait  plusieurs espèces végétales dont le pain de singe qui constituait la principale source de revenus des populations. Mais confie-t-il, du fait de la transhumance avec son lot de conséquences qu’elle a occasionné, le pain de singe a complètement disparu avec les transhumants qui de manière effrénée émondent les arbres qui  ont tous  disparus. A ce lot de conséquences, il faut y ajouter les conflits entre les riverains, les agriculteurs et les transhumants que crée ce phénomène. Pour rappel, par le passé, le conflit ayant opposé notre pays à la Mauritanie a été occasionné par des transhumants. Et  le  rapport du PDESOC de toujours ressortir, que dans les zones de transit, les transhumants y font leur entrée au mois de Septembre, au moment où les récoltes ne sont pas encore mures, créant des conflits avec les cultivateurs. Dans  les zones de résidences, ils (les transhumants) y arrivent en janvier pour n’y ressortir qu’en juin. Cependant, la coupe abusive des arbres décimant toutes les espèces végétales, le vol de bétail, la dépravation des mœurs notées finissent par créer des heurts avec les populations autochtones. Ce qui laisse Dr Diop dire que Kéniéba est assis sur une poudrière. Des conflits sont aussi notés tout le long du fleuve Sénégal et de la Falémé à cause de la divagation des animaux dans les périmètres maraichers. C’est fort de ces constats, et dans sa mission d’apporter un appui significatif à la préservation de l’environnement, à la rationalisation de l’exploitation des parcours et à la lutte contre la désertification que le PDESOC a pensé organiser cet atelier à Tamba en compagnie du Laboratoire National de l’élevage et de Recherches Vétérinaires.  Et pour y arriver, il faut installer une table de concertation et instaurer un dialogue franc entre les différents acteurs qui tourne autour de la question, quand on sait que la transhumance ne cessera pas de sitôt.

 

Par Abdoulaye Fall / Tambacounda.info /