Tambacounda : ”Il faut du courage politique” pour amener les enseignants à rejoindre les ”postes de brousse” (PCA de la SIRN)

Le pouvoir doit faire preuve de courage politique pour appeler les enseignants en surnombre dans certaines localités du pays, à rejoindre les ‘’postes de brousse’’, afin que soit résorbé le déficit de maîtres dans certaines zones du pays où des classes sont fermées faute de personnel, a indiqué samedi Moussa Bâ, président du conseil d’administration de la Société des infrastructures de réparation navale (SIRN).

 

‘’C’est une situation qui est très dramatique, des élèves qui sont là et qui ne peuvent pas avoir d’enseignant, ça pose problème’’, a relevé M. Bâ, parrain de la première génération du Centre régional de formation du personnel enseignant (CRFPE) de Tambacounda.

S’exprimant au terme de la cérémonie fêtant la sortie de cette promotion de 179 instituteurs, dont 86 filles, M. Bâ a noté : ‘’je suis pour appeler à ce que les enseignants qui sont quelquefois en surnombre à Thiès, à Pikine, à Dakar, etc. rejoignent les postes de brousse’’.

‘’Quand on est enseignant, on a été recruté, on est fonctionnaire, c’est pour faire le travail, a-t-il relevé. Il n’y a aucune raison qu’ils restent là-bas et que d’autres citoyens en l’occurrence ces enfants qui n’ont pas de maîtres soient sacrifiés’’.

Pour M. Bâ, ‘’c’est au niveau politique qu’il faut avoir le courage de le faire. Si au plus haut au sommet de l’État, le président décide que cette situation doit cesser, il faut qu’elle cesse’’, a-t-il estimé.

‘’Je suis vraiment pour que cela cesse, d’autant qu’il y a des enseignants qui pourraient très bien rejoindre ces postes-là pour que ce déficit soit résorbé’’, a poursuivi Bâ, qui est par ailleurs un responsable politique de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) à Kidira.

Il a noté avoir longtemps mené, en tant que directeur d’école, poste qu’il a occupé jusqu’en 2011, le combat pour l’affectation d’enseignants en nombre suffisant dans les zones reculées du pays.

‘’Si cet esprit [consistant à refuser de servir dans les zones éloignées de la capitale] était de mise dans les années 1960, personnes n’allait s’aventurer jusqu’à Kidira du fait de son éloignement’’, a-t-il dit. ‘’Si nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd’hui, c’est parce que des enseignants ont pris leur courage en main, pour aller dans ces zones’’, a dit Moussa Bâ.

La piste des primes d’éloignement pour encourager les enseignants à servir dans des postes lointains reste encore un sujet de débat, a-t-il relevé, avant d’ajouter : ‘’nous avons la chance d’avoir en vue, très prochainement, les états généraux ou les assises de l’éducation’’ où enseignants, politiques et partenaires de l’éducation débattront, entre autres, de cette problématique.

‘’Je crois qu’en débattant, ils trouveront des solutions idoines’’, a-t-il conclu.

 

APS /