Tambacounda : Près de 400 exploitants forestiers formés à Koar

Les exploitants forestiers de la communauté rurale de Koar ont décidé d’abandonner les fours traditionnels pour la meule Casamançaise. Cela permet une gestion durable des ressources forestières. La décision a été prise à l’issue des sessions de formations professionnelles aux techniques de coupe et de carbonisation par la meule casamançaise. Une formation acquise grâce au Programme de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution (PROGEDE). Prés de 400 exploitants de l’or noir ont reçu leur parchemin, samedi dernier.

Va-t-on vers une suppression ou une baisse de l’exploitation abusive des forêts du massif de la communauté rurale de Koar dans le département de Goudiry, région de Tambacounda ? La réponse est apparemment positive au regard des activités du Le Programme de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution (PROGEDE-2), de la zone Est dans le cadre de la lutte contre la déforestation sur le terrain. En effet, face à la coupe abusive des arbres pour en faire du charbon de bois, le programme a entrepris des séries de formation des exploitants forestiers dans le massif de la dite communauté rurale sur les techniques de coupe et de carbonisation de la meule de Casamance. La méthode de cet outil consiste à mettre en place un four appelé meule, dans laquelle on superpose systématiquement du bois jusqu’à une certaine hauteur. Chaque superposition constitue un stère et le tout est enseveli de sable prenant le soin de laisser quelques poches d’aération. A en croire le formateur, Ousmane Sakho, par ailleurs animateur au sien du programme, «cette méthode de faire du charbon de bois est plus bénéfique et moins pénible pour les charbonniers, avec une durée minimale de brûlis». Car, renseigne M. Ndiaye, «avec une meule de 20 stères, on peut récolter plus de trois sacs de charbon en un temps record». Contrairement à la meule traditionnelle où le temps de travail est assez long avec un faible rendement après avoir utilisé trop de bois. Selon M Sakho, cette ancienne méthode de faire du charbon a accentué l’abattage des arbres avec comme corollaire, la disparition de certaines espèces arboricoles. Ainsi, pour pallier cette forme de travail, près de 400 charbonniers et exploitants forestiers ont été formés par le programme et ont reçu leur parchemin, samedi dernier pour une meilleure gestion rationnelle et efficace des ressources forestières. Ces hommes et femmes formés sont chargés d’appliquer cette nouvelle pratique sur le terrain, mais aussi d’assurer la sensibilisation auprès de leurs homologues. D’ailleurs, pour une exploitation rationnelle et judicieuse des forêts, des blocs sont constitués. Il s’agit de diviser les forêts en massifs et à l’intérieur de ceux-ci, dégager des parcelles à exploiter. Chaque parcelle sera exploitée une seule fois sur les huit ans, le temps d’assurer la régénération de la flore. Pour Baganda Sakho, l’abandon de la carbonisation traditionnelle et l’adoption généralisée de la meule Casamançaise va contribuer à alléger la pression sur les forets. Cette formation selon le Président de la communauté rurale de Koar va permettre de toucher les zones aménagées et celles de production. Par ailleurs, M Sakho a exhorté les services compétents à s’impliquer davantage pour lutter contre les exploitants clandestins afin de circonscrire définitivement le mal qui gangrène le secteur. Le Président du Comité inter villageois de développement (CIVGD), un des bénéficiaires de cette formation laissera entendre que « cette formation a permis de freiner les coupes sauvages, responsables de la déforestation ». Selon Bouna Cissokho, l’utilisation de la meule casamançaise est plus rassurante que l’ancienne meule qui pouvait bruler facilement et à tout moment ».

 

Assane Diallo / Tambacounda.info /