Tambacounda : suppression des conseils régionaux, Sidya Ndiaye et ses camarades parlent de “coup d’état” institutionnel et de mesure anti développement

Le comité de crise national des travailleurs des conseils régionaux étaient en tournée ce samedi à Tambacounda. Sur place, Sidya Ndiaye et camarades ont qualifié la mesure visant à supprimer les conseils régionaux de coup d’état institutionnel et même de mesure anti développement.

La ville de Tambacounda a accueilli ce samedi le comité de crise national des travailleurs des conseils régionaux. La délégation conduite par Sidya Ndiaye, secrétaire général de la FGTS, a réaffirmé devant les camarades travailleurs du Conseil Régional de Tambacounda, sa volonté de toujours poursuivre la lutte contre la mesure visant la suppression des conseils régionaux. Selon Moustapha Konté, président du comité, c’est une bêtise que de vouloir supprimer les régions en tant que collectivités locales. Le Sénégal est le pionnier en matière de régionalisation. Et, aujourd’hui, au moment où les autres pays de la sous région viennent s’inspirer du modèle sénégalais, le gouvernement lui, pense à sa suppression. Ahurissant, dira Konté. Il poursuit pour préciser que les 14 conseils régionaux ne reçoivent que 6 milliards de francs de l’état, avec une inégalité notoire dans la répartition car, la région de Dakar, à elle seule se taillait la part du lion avec plus de 850 millions, contrairement à Tambacounda qui ne recevait que quelques 200 millions. Toutefois, vouloir supprimer les régions entrainerait une perte de plusieurs centaines de milliards au pays car, (les régions) font entrer une importante masse financière dans le pays grâce à leurs partenaires. C’est pourquoi, martèle Konté, très remonté, que la loi qui a été votée par l’assemblée et une loi scélérate et anti nationale. Le président a été abusé, confie-t-il. Et pour le bonheur des sénégalais, il doit se ressaisir et revenir à la raison. Sinon, fulmine-t-il, « notre plan d’action », du 27 courant, consistant à tenir une marche de protestation devant le siège de chaque gouvernance dans les régions en plus d’une marche nationale prévue le 10 février et où tous les militants des régions rallieront la capitale pour une grande mobilisation devant le ministère des collectivités locales, sera irréversible. Le président du comité regrettera tout de même le fait que les conseils aient pris 4 ans pour un réel démarrage. Et maintenant qu’ils ont pris leur envol, l’état veut les supprimer. C’est vraiment abracadabrant.

A sa suite, Sidya Ndiaye affirmera que vouloir supprimer les régions équivaudrait à un coup d’état institutionnel. Les caravanes d’information envoyées dans les régions n’ont jamais parlé de suppression des conseils de régions. Les gens ont attendu la veille du Magal pour convoquer le « comité de pilotage » qu’il (Sidya) qualifie de comité de « validation » pour informer les gens de la mesure. Sidya laissera entendre que des députés de la mouvance qu’il aurait approché, lui auraient signifié ne pas être d’accord sur la mesure mais, estiment l’avoir voté pour seulement rester dans la dynamique de groupe. Ce qui lui a frustré, estime-t-il, c’est le fait que des députés aient à sursoir à leur temps de parole pour seulement pouvoir voter la mesure. Ce qui le confirme dans sa position de qualifier de coup d’état institutionnel la mesure. C’est pourquoi, lance-t-il devant le parterre de travailleurs à tambacounda que le slogan est « non à la promulgation de la loi » qui est scélérate et anti développement, et que des manges-mil, des gens friands de prébendes et de sinécures veulent lui faire coûte que coûte promulguer. Pour terminer, le secrétaire de la FGTS dira regretter qu’il n’y ait pas d’études d’impact sur l’acte III de la décentralisation. Donc, vouloir promulguer la loi serait encore un recul de 4ans. Avant de convier le ministre des collectivités locales à un débat public pour lui convaincre de la non pertinence de la mesure qu’ils veulent prendre.

 

Par Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /