Tambacounda: Les garde-faunes du Niokolo Koba à l’école des procédures judiciaires et administratives

 

De concert avec l’avocat général de la Cour d’appel de Dakar et le procureur de la République de Tambacounda, les agents du Parc national de Niokolo Koba ont été, pendant quatre jours, à l’école des applications de procédures judiciaires et administratives de la gestion des aires protégées.

Pour lutter contre le braconnage, il faut débuter par la planification de la patrouille, la marche sur le terrain sur près d’une cinquantaine de kilomètres, endurer des nuits froides, le guet à toutes épreuves avec ses risques. Puis, la confrontation avec les braconniers qui ont parfois une puissance de feu supérieure. Et le braconnier appréhendé peut se retrouver libre grâce à un procès-verbal qui révèle des nullités ou un dossier mal ficelé et mal défendu, dira le directeur des Parcs nationaux, le colonel Souleye Ndiaye.

Ce dernier relève que la nouvelle donne est liée à la reprise en main du Parc, l’observation et le respect des droits de l’homme. Selon le colonel Ndiaye, « ce parc, la plus grande réserve naturelle de cette partie de l’Afrique, joue un rôle majeur dans la conservation des derniers spécimens de la grande faune de l’avifaune et de l’aquafaune. L’action de destruction doit être punie conformément à la loi contenue dans le code de la chasse ».

Pour l’avocat général près la Cour d’appel de Dakar, François Diouf, « il est impérieux de renforcer les capacités pour la rédaction des procès-verbaux et en droit pour permettre aux agents de défendre les dossiers. Selon François Diouf, il fait faire en sorte que leur travail sur le terrain ne souffre aucune embûche. Pour lui, sauvegarder le patrimoine universel de l’Unesco, c’est lutter contre le braconnage, la détérioration du patrimoine, avoir des connaissances juridiques pour défendre le dossier au tribunal. Les agents doivent avoir, en plus des moyens matériels, des moyens juridiques pour être à la hauteur de la mission qui leur est confiée. C’est déplorable que dans cette lutte, certains garde-faunes y laissent leurs vies sous les balles des braconniers, souligne l’avocat général.

Le procureur de la République près le tribunal régional de Tambacounda, Demba Traoré, plaçant cette rencontre dans son véritable contexte, a soulevé son importance. Pour lui, c’est un contact direct avec ses collaborateurs, les garde-faunes, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions. « Il s’agit de m’identifier et de m’imprégner des conditions dans lesquelles ils travaillent pour peaufiner une meilleure collaboration », a dit le procureur de Tamba. Il faut, selon le procureur Traoré, impliquer le juge du siège qui prend les décisions pour réussir ce combat de sauvegarde de ce patrimoine mondial.

C’est pourquoi, selon le lieutenant-colonel Ousmane Kane, il faut faire face au défi de conserver cet acquis de taille qui participe à l’équilibre pour les changements climatiques.