Dans une note signée le 17 février 2014, Maky Sall demande aux ministres de lui faire «l’état du suivi et l’évaluation des directives issues des différentes réunions du Conseil des ministres» au plus tard le 7 mars. Un acte que certains proches du Premier ministre, Aminata Touré, commentent comme «une entorse à la bonne marche des institutions». Depuis toujours, note-t-on, le chef de l’Etat donne des instructions à son Premier ministre qui les répercute à ses ministres. «Même au début, Macky Sall a toujours fonctionné comme ça, mais pour cette fois-ci, il a opté pour une autre démarche tendant à contourner son chef du Gouvernement», relèvent des sources de l’Observateur. L’acte posé par le chef de l’Etat est d’autant plus sujet à polémique que les directives qu’il donne aux ministres dans la note relève de l’action gouvernementale, alors que la mission essentielle du Premier ministre est de coordonner cette activité gouvernementale et de donner corps aux idées présidentielles. «Si on en arrive à ce que c’est le Président lui-même qui oriente ses ministres, l’utilité de la Primature est discutable. Non seulement, Macky Sall enfreint les règles de fonctionnement de l’administration, mais aussi il installe un climat malsain au sein de l’équipe gouvernementale», juge ce cadre de l’administration.
