[Contribution] Plus jamais ça à Tambacounda !

Il ne se passe plus une semaine sans que l’on ne décompte un humain, fut-il déficient mental, sauvagement arraché à l’affection des siens.
Il ne se passe en effet plus une semaine sans que des bruits de bottes des forces de sécurité ne se fassent entendre, malheureusement sans résultat escompté.

Une question troublante nous taraude l’esprit. La sécurité des populations est-elle suffisamment garantie ?
Qui sera la prochaine victime sur l’autel de malfrats qui courent toujours après avoir tranquillement accompli leur forfait ? Surtout que la dernière victime de ces tueurs en série est un homme jouissant de toutes ses facultés mentales et que c’est un lieu de culte qui a servi de scène de crime (c’est la deuxième fois en l’espace d’un mois que cet endroit a servi de scène).

Tambacounda, c’est connu et chanté sous tous les toits, jouit d’atouts non négligeables pour le plein épanouissement de ses populations, sa position géographique fait « saliver », et la région regorge de potentialités naturelles inestimables. Malheureusement jusqu’ici, son décollage économique pose problème et, par voie de conséquence, la pauvreté y est galopante. Il n’y a pas encore suffisamment de programmes et de projets qui puissent faire sortir les populations de l’étau du mal développement (malgré des milliards dont on dira qu’ils y sont investis). Tous vivent stoïquement cette situation pourtant trop écrasante, « un seul coup de feu n’a retenti ». De la, à en rajouter avec cette psychose ambiante de ne plus être en sécurité, sa famille et ses biens, il y a franchement un pas à ne pas franchir.

Mon intime conviction est que les forces de sécurité sont à pied d’œuvre, même si elles tardent à grappiller des points qui puissent permettre d’espérer, mais il y a de quoi proposer enfin aux populations de cette belle région, un programme spécial de développement socio économique de façon à ce que cette région devienne un pôle de développement et une vitrine pour le Sénégal parce que constituant une porte d’entrée vers l’espace Cedeao.

Le directeur général de la police nationale a fait un tour, fait des promesses, des renforts sont effectivement arrivés.

Le haut commandant de la gendarmerie nationale a aussi rendu visite à ses hommes et a vu ce qui devrait pouvoir être amélioré. Nul doute que des dispositions sont, si elles ne le sont déjà, prises de ce côté ci aussi.

Le ministre de l’intérieur est annoncé ce vendredi saint à Tambacounda, nous osons croire qu’il annoncera d’excellentes nouvelles aux populations.

Jeudi, les imams et oulémas et autres délégués de quartiers tout comme les présidents de comités de développement de quartiers se sont réunis au tour du maire de la commune afin de statuer sur des formes d’auto organisation et d’auto défense dans les quartiers, c’est certes pas mal, mais l’institution municipale aurait commencé par transcender, certes de connivence avec les pouvoirs publics centraux, l’épineuse problématique de l’éclairage public, car nous devons à la vérité de dire que cette obscurité ambiante, d’ailleurs inexplicable, est aussi un terreau fertile pour les malfrats.

Dans la diaspora, nous ne dormons plus du sommeil des justes, nous implorons le tout puissant, afin qu’il nous assiste à débusquer ces criminels, mais aussi l’Etat à jouer pleinement sa partition, cela doit à notre avis commencer par interner les malades mentaux errants au centre psychiatrique de Djinkoré qui doit subir une bonne cure de jouvence. Plus jamais ça à Tambacounda!

Ousmane DIA, artiste plasticien, gestionnaire et médiateur culturel, professeur d’arts-visuels à Genève/