[Contribution] L’APR perd son pépère !

Jamais un parti politique n’a phagocyté autant de « pignoufs », de « vantards » et de « traitres » en un temps record. Il est vrai que le régime de Wade, dans sa phase crépusculaire, a habitué les Sénégalais aux incartades et frasques de toute sorte. Des hommes et des femmes politiques inélégants, irrespectueux au QI du moineau du parc Djoudj ! Des « spécimens » qui ont littéralement dénaturé le sens de la politique à telle enseigne qu’elle est perçue comme une « poissonnerie », une assemblée de mal polis. Pour avoir dilapidé les ressources du pays, ces « goujats » narguaient et insultaient les sénégalais par leurs discours enflammés. L’arrogance était leur marque de fabrique. On était loin de l’élégance des socialistes qui, malgré leur piètre bilan, respectaient encore quelques règles de bienséance et de décence.

À son accession à la magistrature suprême, Macky SALL avait promis de nettoyer les écuries d’Augias, ce qui devrait sacrifier toute cette kyrielle d’hommes politiques adeptes d’invectives, d’insultes, et d’attaques de tout genre. Nous attendions des hommes polis, respectueux et bien élevés à tous les niveaux de la représentation nationale. « Hay fus » ! Comme diraient nos parents et voisins Peuls.

L’indiscipline est érigée en trait de caractère pour gagner de la « crédibilité politique ». Qu’on ne s’y trompe pas ! Quand on a comme commandant de bord Moustapha Cissé LO, Souleymane Jules DIOP comme « boussole », le ton est donné.

La dernière personne citée est un véritable « Serial Killer politique ». Fâché avec l’humilité, sa versatilité n’est plus à démontrer. Je l’ai moi-même appris à mes dépens un matin brumeux ! Au plus fort de ses bisbilles avec la confrérie des Tidianes, il s’en fendu d’un communiqué sur sa page Facebook pour clamer haut et fort sa qualité « d’enfant béni » par feu Serigne Mansour SY et Serigne Touba non sans manquer de glorifier ses ramifications familiales. A peine lui avais-je invité à la retenue par un commentaire en lui disant « Qu’ici chacun est fils et de petit fils de… Et que Youssou N’DOUR, son ennemi d’hier, devenu ami intime aujourd’hui au gré de ses intérêts politiques, qu’il vilipendait dans sa chronique « Lignes ennemies » disait d’ailleurs littéralement « Gueuy Titeuro Sa Waydiour ! Sa Waydiour di leu Titeuro mo Gueune » (Etre glorifié par ses parents est mieux que se glorifier de ses parents). Ces mots avaient suffi pour rompre les liens d’amitié virtuels tissés au plus fort de la campagne anti-wade où il forçait admiration et respect. Et pourtant, pour apporter de l’eau à son moulin, comme tous les activistes Web, j’avais fait le déplacement un certain Samedi 17 Mars 20012 à Rouen (entre les deux tours des présidentielles) pour la propagande SJD contre Wade et son fils. N’est-ce pas le même Jules DIOP qui soutenait dans sa chronique « Lignes Ennemies », publié Décembre 2012 : que « Macky Sall nous dise où logent les milliards du fonds taiwanais. Mieux, l’ex- teigneux, devenu conseiller « Beni oui-oui » de Macky SALL, assénait : « A Macky Sall, nous demandons la vérité sur cette affaire…Il louait un modeste appartement à Derklé. Il possède maintenant une radio qui vaut 200 millions de francs, un appartement plus coûteux à Huston, une maison qui vaut un milliard de francs dans laquelle il vient de déménager avec un parc automobile que personne ne possède dans ce pays ». « Le guerrier de Chicago » qui s’insurgeait contre une certaine violence dans la politique était lui-même un « pompier pyromane ». Il accusait, insultait, humiliait grâce à la magie de sa verbe quand il voulait, comme il voulait. Le « Messie » de Montréal est-il devenu aphone face au « pugilat » apériste ? Celui qui s’insurgeait contre l’indiscipline « sopiste » est-il devenu aveugle ?

Au palais, les plans les plus sordides se montent, se démontent au gré des affinités et des intérêts. La presse se délecte pour remplir les colonnes. Les sites internet ont une nouvelle coqueluche. Comme Wade, en son temps, Macky SALL tient son « Farba ». « Le loup de Matam » est coriace. Le rôle de « Speaker » central qu’il disputait avec le célèbre chanteur de « Bamba » Doudou N’diaye Mbengue ne suffit plus. Député par la volonté inébranlable de son « Torodo », Farba attaque, cogne et mord. Birame FAYE ancien Directeur Général de l’Agence pour l’Emploi des Jeunes aurait eu son quart, n’eussent été son agilité et la bénédiction de ses ancêtres sérères. Malgré les supposées remontrances du « champion de Marième Faye », Farba n’en a cure. Comme dans les mythologies « Hall Pulaar », on ne renie pas son « Gaolo ». Les oracles du Fouta le déconseillent fortement. Farba est un invincible. Il incarne véritablement la maxime Peule « Pullo hulata, Pullo Dogata ». Il a la bénédiction du roi. Esseulé à Paris et pris en otage par les membres de « Ass Kaw » à sa sortie d’une limousine à la rencontre du club de Paris, il lui a suffi de composer le 06 du président pour être escorté.

Teigneux comme un véritable prince du Fouta Toro, Farba maintient l’ordre à Matam. Quand ça chauffe, le « Cow-boy » de Matam sort son « flingue » et tire. C’est l’extase ! Du jamais vu ! Les cadres de l’APR exultent et saluent le courage de l’enfant chéri de Matam. Il retourne ensuite dans ses chaumières huppées de Dial Diop et en toute tranquillité. Et ce n’est pas au procureur de Matam qui viendra déranger la quiétude du nouveau « Sheriff » du Fouta. Il s’y est essayé, et la foudre de sa hiérarchie s’est abattue sur lui comme un tonnerre hivernal. Le Ministre de la justice est obligé lui-même de monter au créneau pour désamorcer la « bombe » et crédibiliser le pouvoir judiciaire. Qui arrêtera le «Nbaroodi » Farba ?

Et que dire d’Amath Suzanne KAMARA, l’enseignant devenu « Baye Fall » politique. Il a insulte facile et n’hésite pas à descendre dans la vraie arène pour en découdre avec les adversaires politiques de Macky SALL. Contrairement à Farba, Ameth n’a ni pistolet, ni colt. Sa bouche « mitraillette » lui suffit pour passer « verbalement » à tabac opposants, société civile, mouvements citoyens. Heureusement qu’un certain Gallo lui a fait reprendre les esprits par une gifle retentissante sur le plateau d’une télévision de la place.

Pendant ce temps, l’APR continue de faire allégeance à la première dame devenue stratège politique en un petit laps de temps. Selon les indiscrétions du Palais, elle ferait et déferait les carrières politiques. Son influence grandit. Elle a fini en toute discrétion par mettre en place un bras armé prompt à « liquider » les collaborateurs encombrants. Mieux, ses frères sortent de l’ombre et font de l’ombre. À Saint Louis, Mansour s’investit comme le roi de Nguet Ndar pendant qu’Adama FAYE s’arroge le droit de vilipender le chef du gouvernement à Grand Yoff. Partout où ils passent, il s’en suit la violence. Et le beau-frère cautionne. Il a lui-même offert la tête de son général « ABC », adversaire politique du beau-frère à Saint Louis.

Le désordre a fini par s’installer. L’autorité du chef du parti est « chahutée ». Du petit activiste politique aux gros bonnets, chacun n’en fait qu’à sa tête. C’est le brouhaha. L’embrouillamini ! Là où passe l’APR, elle laisse des traces. Ils s’entredéchirent dans toutes les régions du Sénégal, et cela chaque jour.

Seydou Gueye, membre influent et Secrétaire Général du parti a beau siffler la fin de la récréation sur les ondes de la TFM, le vacarme continue de sa plus belle façon. Son propre fief, le tant aimé quartier populaire de Médina, est théâtre de violences politiques. Les petits conseillers se dandinent partout au Sénégal, défient et font fi des remontrances de l’état-major. L’APR se perd. Oui, Seydou a raison… C’est la route vers le chaos. Bientôt le Sénégal sera un empire du chaos. 2017 se prépare par des réalisations concrètes et non par des manœuvres politiques. Demandez à sa majesté « Gorgui » Wade !

Le peuple, « désabusé », noie son chargin dans le LMD ( Lutte, Musique, Danse). Sa santé ne s’améliore guerre. Son ventre crie faim. Son éducation est bâclée. L’emploi se fait rare. L’horizon s’assombrit. On nous parle plus de « Yonnu Yokkute » mais de PSE (Plan Sénégal Emergent), gouffre financier à son aurore. Des milliards de CFA engloutis pour mettre de la poudre aux yeux du peuple. Aucun économiste sérieux n’est optimiste sur ce plan censé faire émerger Dakar. Comme disait Mbaye Dieye FAYE du Super étoile « Yallah pitié ! ».

Par Samba Fodé KOITA dit EYO, ” citoyen désabusé”