Le Président Macky Sall a tranché sur le mode de scrutin. L’élection dans les cinq conseils de ville que sont Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès se fera par scrutin indirect et les conseillers viendront des communes de plein exercice ou le mode de scrutin sera de 55% pour la proportionnelle et 45% pour la majoritaire. Macky Sall a coupé la poire en deux, quoique l’opposition constate qu’il a tranché «en faveur» de sa majorité.
Le président de la République a tranché, hier, en Conseil des ministres la question du mode de scrutin, un des deux points d’achoppement majeurs du Code électoral entre la majorité d’une part et l’opposition et les non-alignés d’autre part. Pour le porte-parole du gouvernement, en conférence de presse, Macky Sall «a tranché dans le sens de l’équité et de la responsabilité». Après avoir réitéré la tenue des Locales le 29 juin prochain, Abdou Latif Coulibaly est revenu sur la décision du chef de l’Etat sur la clé de répartition. «Avec l’Acte 3 de la décentralisation, il y a 5 villes majeures que sont Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque et Thiès. Et dans ces villes, les conseils qui seront élus seront l’émanation des communes de plein exercice qui ont été instituées à la place des communes d’arrondissement. Autrement dit, il n’y aura pas de scrutin propre à ces villes. Les conseils de ville seront composés d’élus provenant de communes de plein exercice érigées dans les cinq villes concernées», dit-il.
M. Coulibaly explique que le Président Macky Sall a aussi adopté une des recommandations du groupe des non-alignés. Ces partis politiques avaient proposé que les conseillers élus au niveau des conseils départementaux le soient sur la base de deux listes, majoritaire et proportionnelle. «Le Président a décidé que la liste proportionnelle va élire 55% des conseillers tandis que 45% seront élus sur la liste majoritaire. Au niveau de la communauté rurale qui devient une commune du fait de la communalisation intégrale, c’est le système majoritaire et proportionnel avec 50% pour chaque liste. La même chose sera faite dans l’ensemble des communes du Sénégal», ajoute-t-il.
L’opposition : «Le Président a tranché en faveur de son camp»
Macky Sall n’a, en fait, fait que trancher «en faveur de son camp», selon le porte-parole du pôle de l’opposition. Babacar Fall rappelle : «Notre position initiale était 60% sur la proportionnelle et 40% sur la majoritaire. Même si lorsque la société civile, qui menait la médiation, a proposé 55% sur la proportionnelle et 45% sur la majoritaire, nous avions approuvé. Et si le Président choisit 55% et 45%, il approche plus la position de la majorité.» M. Fall avoue, cependant, de ce point de vue, que le Président a «coupé la poire en deux». Mais véritablement c’est la désignation des conseillers de ville qui suscite encore des interrogations chez l’opposition.
Il n’y aura donc pas de report, mais le président de la République a, en outre, décidé de raccourcir le délai qui sépare la date limite de dépôt des candidatures et le jour de la tenue du scrutin, en le portant de 80 à 60 jours. Il a aussi décidé, selon le communiqué du Conseil des ministres, «d’alléger les procédures de constitution des dossiers de candidature. Ainsi, l’extrait de casier judiciaire sera versé dans le dossier après la proclamation des résultats, par chaque candidat élu. Aussi, le dossier comprendra, en plus, une photocopie légalisée de la carte nationale d’identité ou un extrait de naissance datant de moins de trois mois»
