Contrôle: La situation fiscale des ministres français passée au peigne fin

Un décret d’application, opportunément daté du 29 mars et signé par Jean-Marc Ayrault deux jours avant qu’il quitte Matignon, précise «les modalités d’application de la procédure de vérification de la situation fiscale des membres du gouvernement».

Il émane de la loi sur la transparence de la vie publique du 11 octobre 2013, un texte préparé, débattu et voté, dans le sillage de l’affaire Cahuzac, pour durcir encore les conditions de vérification de la situation fiscale.

Souvenir de l’affaire Cahuzac
Poursuivi pour fraude fiscale, l’ancien ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac a démissionné en mars 2013 quelques jours avant d’avouer qu’il possédait bien des avoirs bancaires non déclarés à l’étranger. Avoirs dont l’administration fiscale – dont il avait la charge – n’avait pas les moyens de connaître l’existence à son arrivée à Bercy.

En vertu de ce décret, «tout membre du gouvernement, à compter de sa nomination, fait l’objet d’une procédure de vérification de sa situation fiscale, dans les conditions prévues au titre de l’impôt sur le revenu et, le cas échéant, de l’impôt de solidarité sur la fortune».

Concrètement, dès la publication du décret nommant le premier ministre et son gouvernement, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, instance indépendante, saisit le directeur général des Finances publiques (DGFiP) pour vérifier la situation fiscale du nouveau gouvernement.

Cette vérification porte sur «les impositions dues et non encore prescrites» et doit intervenir dans le premier mois qui suit la nomination. Au vu des constats transmis par la DGFiP, la haute autorité peut demander des informations complémentaires ou la poursuite des investigations. Celles-ci doivent se faire dans les quinze jours suivants.

(ats/Newsnet)