Audition de Karim Wade: L’ancien ministre refuse de participer à une

 

Lors de son audition de ce jeudi 03 avril, Karim Wade a refusé de répondre aux questions des juges. Il a simplement fait une déclaration verbale qui a été prise par le greffier.

Selon l’ancien ministre poursuivi pour enrichissement illicite, “la CREI est une juridiction politique”. Raison pour laquelle, dit-il, il ne pouvait pas prendre part à une parodie de justice. Et de poursuivre en indiquant que la presse a déjà annoncé sa condamnation et ce, pour l’empêcher d’être candidat aux élections présidentielles de 2017.

N’empêche, les juges ont déroulé toutes leurs questions mais le fils d’Abdoulaye Wade a toujours refusé d’apporter des réponses, préférant garder le silence.

Selon plusieurs possibilités qui s’offrent aux juges d’instruction, Karim Wade pourrait bénéficier d’un non-lieu, ou faire l’objet d’une troisième mise en demeure. Le cas échéant, il va rester en prison pour six mois encore. Son procès pourrait éventuellement s’organiser, s’il n’est pas remis en liberté le temps que l’enquête soit complétée.

Voici la déclaration intégrale de Karim Wade:

Je ne peux pas collaborer à la violation de mes droits et de mes droits de l’homme consacrés par la loi, les traités/conventions internationales ratifiés par le Sénégal, et une décision de justice notamment la Cour de Justice de la CEDEAO. Vous êtes radicalement incompétents car vous n’êtes pas mes juges. Je relève de la Haute Cour de Justice.

J’ai la certitude et la conviction que je suis devant une juridiction politique qui ne garantit aucun droit à un procès juste et équitable.

Je suis un otage politique des nouvelles autorités sénégalaises.

Je suis un détenu politique.

Sur la première inculpation, la Commission d’Instruction avait l’obligation au bout de six (06) mois de rendre un arrêt de non-lieu ou de saisir la juridiction de jugement, de sorte que le fait de m’interroger douze (12) mois après est une illégalité manifeste.

Pour ce qui est de la seconde inculpation, nous sommes encore à l’expiration du délai de six (06) mois imparti à la Commission d’Instruction, sans qu’aucun acte d’instruction n’ait été posé, ce qui prouve que ce n’était qu’une manœuvre pour prolonger ma détention et me maintenir en otage.

En outre, alors que mes avocats consultent le dossier tous les jours depuis un (01) an, c’est la presse qui annonce ma convocation et mon prochain renvoi devant le Tribunal pour un jugement qui me condamnera à une peine d’emprisonnement pour m’empêcher de me présenter à la prochaine élection présidentielle.

Après toutes ces enquêtes menées depuis deux (02) ans, vous n’avez à ce jour, aucune preuve ou charge contre moi.

En réalité, vous n’aviez jamais eu l’intention d’instruire sur la seconde inculpation et pour preuve, mes avocats découvrent à l’instant sur l’audience, que les deux (02) procédures ont été jointes par une ordonnance qui nous a été notifiée il y a seulement cinq (05) minutes.

Je ne réponds donc à aucune de vos questions, et ne peux participer à une parodie de justice.

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