Election Présidentielle test pour le pouvoir en Macédoine

Les Macédoniens élisent un nouveau président, un test pour le parti au pouvoir Les Macédoniens votaient dimanche pour élire un nouveau président, un test pour le parti conservateur au pouvoir (VMRO-DPMNE), dans cette ex-république yougoslave qui peine à se rapprocher de l’Union européenne et de l’Otan.

Quatre candidats, dont le président sortant Gjorge Ivanov du (VMRO-DPMNE), briguent la magistrature suprême pour un mandat de cinq ans, un poste doté néanmoins de pouvoirs symboliques.

Le président en place favori

Selon les sondages, M. Ivanov, 53 ans, est crédité de 30% des intentions de vote face à Stevo Pendarovski (16,2%), candidat de l’opposition de gauche (SDSM).Une formation de la communauté albanaise a présenté son propre candidat, Iljaz Halimi.Ouverts à 05H00 GMT, les quelque 3.000 bureaux de vote ont fermé à 17H00 GMT.A 16H00 GMT le taux de participation était de 41,2%. Les premiers résultats officiels sont attendus tard dans la nuit.

Si aucun candidat n’obtient plus de 50% de voix pour être élu dès le premier tour, un second tour de scrutin sera organisé le 27 avril, en même temps que les élections législatives anticipées.Sonja Veskova, une entrepreneuse âgée de 35 ans, a dit avoir voté pour le candidat de l’opposition.«Il serait bien pour la Macédoine d’avoir un certain équilibre avec le président issu de l’opposition, car je m’attends à ce que le parti au pouvoir emporte de nouveau les élections parlementaires», a-t-elle dit.

En revanche, Ljubica Ilieva a affirmé avoir voté pour le président sortant.«M. Ivanov est posé et sa vision pour l’avenir du pays est très claire», a fait valoir cette infirmière âgée de 28 ans.

Grave situation économique

Le vote est assombri par la grave situation économique que connaît ce pays des Balkans où le chômage frappe plus de 28% de ses deux millions d’habitants. La Macédoine a enregistré une chute de 0,4% de sa croissance économique en 2012 mais son PIB a rebondi de 3,1% en 2013 grâce au secteur du bâtiment et aux exportations. Les autorités tablent sur une croissance de 3% en 2014.

L’opposition affirme que le principal obstacle sur la voie de l’intégration dans l’Union européenne et l’Otan est lié à la dispute avec la Grèce sur le nom même de cette ex-république yougoslave, indépendante depuis 1991.

Candidate à l’adhésion à l’UE depuis 2005, Skopje n’a pas enregistré de progrès significatifs justement à cause de la dispute avec Athènes. La situation est similaire quant aux démarches visant à l’intégration de l’Otan.

Nom controversé

La Grèce dénie à sa voisine le droit d’user du nom de Macédoine, porté par sa région nord et qu’elle juge historiquement grec, et propose une appellation comportant un déterminant géographique comme «Macédoine du Nord», mais refuse qu’elle ne s’applique qu’aux seules relations bilatérales, comme le souhaite Skopje.

L’opposition réclame la tenue d’élections législatives anticipées depuis environ un an, accusant la coalition au pouvoir de ne pas être en mesure de surmonter les difficultés économiques et politiques auxquelles le pays est confronté.«J’en ai assez de tous les politiciens.

Le leader du VMRO-DPMNE, le Premier ministre, Nikola Gruevski, est au pouvoir depuis 2011 en coalition avec une formation albanaise, l’Union démocratique pour l’intégration (DUI).Selon un dernier sondage, lors du scrutin du 27 avril, le parti au pouvoir obtiendrait 59 des 123 sièges du Parlement, contre 36 sièges pour l’opposition.

Les relations entre Albanais et Macédoniens sont épisodiquement marquées par des tensions depuis un conflit de sept mois ayant opposé en 2001 les forces gouvernementales à la guérilla albanaise de Macédoine.

Le conflit s’était conclu par un accord de paix en août 2001, prévoyant des droits accrus pour la minorité albanaise qui représente environ 25% des deux millions d’habitants de la Macédoine.

(afp/Newsnet)