Cadre De Vie – Développement Durable : Dakar, Le Rêve D’une Ville Résiliente

La ville de Dakar a été sélectionnée pour intégrer le programme 100 villes résilientes, lancé par la fondation américaine Rockefeller. Après avoir dévoilé le nom des 33 premières villes choisies par la fondation, le directeur général de ce programme, Michael Berkowitz, est à Dakar pour procéder avec son édile au lancement du cadre de formulation de la stratégie de résilience urbaine de la ville. C’est la première pierre posée dans la constitution d’un réseau qui liera 100 villes dans le monde auquel la fondation Rockefeller allouera un budget total avoisinant 48 milliards de F Cfa.

Plus de 600 villes dans le monde avaient exprimé leur souhait d’être incluses dans le programme 100 villes résilientes de la fondation Rockefeller. Il aura donc fallu, pour la fondation caritative américaine, opérer un choix drastique afin de retenir dans un premiers temps une tranche de 33 cités répondants aux critères définis. Dakar et Durban en Afrique du Sud sont les deux villes africaines à être sorties du lot.
Concernant le choix de Dakar, les raisons invoquées par Michael Berkowitz, directeur général du programme, se justifient par différents facteurs. En premier lieu, le concept de résilience à l’échelle d’une cité se confond aisément avec la situation actuelle d’une ville comme Dakar. Si on définit la résilience par la capacité d’un système, d’une entité, d’une communauté ou d’une personne à résister à un choc, tout en conservant ses fonctions essentielles, Dakar et sa région illustrent admirablement cette faculté à dépasser et absorber les contraintes d’une urbanisation galopante couplée aux sévices que provoquent des inondations quasi-annuelles.
Et pourtant, ces maux n’entravent pas le fonctionnement du poumon économique du pays qui se départit tant bien que mal de ses vulnérabilités. Pour autant et dans le futur, ces dernières d’ordre environnemental, économique, sanitaire, social sociologique peuvent être à même de congestionner durablement le fonctionnement de la cité dans le rôle qui lui échoit ainsi que sa qualité de vie.
La fondation Rockefeller dont la création remonte à 1913 œuvre depuis cent ans sur le continent africain. Mais cette attention s’est longtemps concentrée dans la sphère linguistique anglophone en Afrique de l’Est et Australe. Désireuse de s’ouvrir au pays d’Afrique de l’Ouest. L’opportunité de ce programme lui permet à travers le choix de Dakar de rayonner davantage sur l’ensemble de la sous-région.
De plus, l’ajustement de la capitale sénégalaise en matière de développement des technologies de l’information et de la communication réalisé ces dernières années est un facteur clé du concept de résilience qui nécessite l’existence d’un réseau développé de communications. Ensuite, un autre fait indéniable est la cohésion communautaire exemplaire qui subsiste dans cette mégalopole de 3 millions d’habitants. Enfin, un des arguments avancés par Michael Berkowitz est la valeur ajoutée qu’a apporté Khalifa Sall par son «leadership» dans l’amélioration du cadre de vie des Dakarois.
Il semble en effet que le déguerpissement des marchands ambulants qui ont fait place au pavage des artères de la capitale confère dorénavant à l’édile de Dakar une certaine confiance auprès de bailleurs. De manière plus concrète, la fondation Rockefeller va matérialiser son appui par la création au sein de la municipalité et d’ici deux ans d’un agent chargé et dévolu à la résilience. Dans le cadre de la planification stratégique et du développement durable de la ville et par son expertise, ce futur agent municipal pourra plus aisément accéder aux ressources de l’aide au développement par exemple et en faciliter la mise en œuvre sur le terrain.

lequotidien/