Tournée en Asie Obama met en garde Pyongyang contre un nouvel essai nucléaire

Soulignant que Washington et Séoul sont «sur la même longueur d’onde» dans leur refus d’accepter une Corée du Nord nucléaire, Barack Obama a assuré que même la Chine, seul allié de poids du Nord, avait conscience de «la menace significative» que représente son voisin.

«Les menaces n’apporteront rien à la Corée du Nord», a déclaré le président américain, lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue sud-coréenne, Park Geun-Hye.

Séoul et Washington ont à plusieurs reprises demandé à Pékin d’user de son influence pour convaincre Pyongyang d’abandonner son programme nucléaire, en vain jusqu’à présent.

Menace d’un nouvel essai

La visite d’Obama en Corée, deuxième étape de sa tournée asiatique, s’effectue sous la menace d’un nouvel essai atomique.

Le gouvernement sud-coréen a signalé cette semaine, sur la foi d’informations de l’agence de renseignements, un regain d’activités sur le site de Punggye-ri, côté nord-coréen, qui suggère des préparatifs pour un 4e test.

Pyongyang condamne la visite d’Obama

Pyongyang a pour sa part condamné la visite du président américain dans la péninsule, estimant qu’elle n’aurait pour résultat que d’accroître les tensions.

Les Etats-Unis, alliés du Sud, comptent 28’500 soldats sur le territoire sud-coréen et les deux Etats conduisent tous les ans des manoeuvres conjointes qui exaspèrent le Nord. Les analystes estiment possible que Pyongyang veuille perturber la visite du président des Etats-Unis au Sud en procédant à un nouvel essai.

Mais d’autres avancent que Pyongyang ne se risquera pas à provoquer la colère de la Chine, son puissant allié et seul soutien économique de poids. Un test nucléaire aurait pour effet immédiat d’unir le Japon, la Corée du Sud – pourtant en froid depuis plusieurs mois – et les Etats-Unis, et de placer la Chine dans une position embarrassante.

Naufrage d’un ferry

La visite d’Obama s’est par ailleurs déroulée dans un pays en deuil, après le naufrage le 16 avril d’un ferry qui a fait 300 victimes, des lycéens pour la plupart.

Les médias sud-coréens continuaient vendredi de faire une large part au drame, réduisant à la portion congrue la visite du président américain.

Goût d’inachevé à Tokyo

Barack Obama a auparavant terminé à Tokyo la première étape de sa tournée sur un goût d’inachevé: il a dû rester évasif sur les questions territoriales pour contenter le Japon sans froisser la Chine et n’a pas arraché l’accord espéré sur l’ouverture du marché nippon.

M. Obama s’est escrimé à rassurer le Premier ministre japonais Shinzo Abe sur l’engagement américain, au moment où la tension est forte entre Tokyo et Pékin à propos des Senkaku, un archipel inhabité de mer de Chine orientale contrôlé par les Japonais mais revendiqué avec force par les Chinois sous le nom de Diaoyu.

Washington soutiendra Tokyo s’il est agressé autour des Senkaku dans le cadre du traité bilatéral de défense, mais ne se prononce pas sur l’appartenance de ces îles elle-même, pour ne pas ouvertement défier Pékin.

Accord de libre-échange

Concernant le partenariat trans-Pacifique (TPP), un ambitieux accord de libre-échange qui comprendrait 12 pays, dont les Etats-Unis et le Japon, les Américains n’ont pas réussi à faire céder les Japonais sur les barrières tarifaires qui entravent l’entrée des automobiles et surtout des produits agricoles américains.

De façon fort peu diplomatique, le numéro deux du gouvernement japonais a prévenu qu’il n’y aurait «pas de résultat jusqu’aux élections de mi-mandat en novembre» aux Etats-Unis. «Obama n’est pas assez puissant pour consolider toutes les opinions dans son pays d’ici là», a jugé Taro Aso, ministre des Finances.

(ats/Newsnet)