Oklahoma: Vers un arrêt des exécutions après la mise à mort ratée?

Le directeur des prisons de l’Oklahoma (sud des Etats-Unis) Robert Patton plaide pour une «révision complète du protocole d’exécution» en Oklahoma, dans une lettre à la gouverneure Mary Fallin, rendue publique au surlendemain de l’exécution de Clayton Lockett. Ce dernier a succombé à une «crise cardiaque foudroyante» 43 minutes après le début de l’injection létale, après avoir apparemment beaucoup souffert.

«Je suis pleinement favorable à une enquête externe sur les circonstances de l’exécution du condamné Lockett. (…) Je crois que le rapport (d’enquête) apparaîtra plus crédible s’il est conduit par une entité extérieure», écrit le directeur des autorités pénitentiaires, en livrant la chronologie précise de l’exécution controversée.

Intraveineuse à l’aine

On y apprend ainsi que Clayton Lockett s’était lacéré le bras droit la veille de son exécution, et avait reçu un tir au Taser, à l’aube, pour l’extraire de force de sa cellule. Il devait passer des radios dans le cadre des préparatifs à l’injection létale.

En outre, le phlébologue n’ayant trouvé de «point praticable» ni aux bras ni aux jambes pour placer l’intraveineuse, l’avait installé à l’aine. Le condamné à mort était encore conscient sept minutes après l’administration de l’anesthésiant et son décès a été prononcé 43 minutes après, contre une dizaine de minutes habituellement.

«Le calendrier publié par les autorités pénitentiaires indique que l’intraveineuse fémorale n’a jamais été posée comme il faut et que les produits ont été injectés dans les chairs de M. Lockett et non dans ses veines», estime l’avocate Madeline Cohen. Son client devait être exécuté immédiatement après Clayton Lockett.

«Je recommande de demander à la cour d’appel pénale d’ordonner l’arrêt indéfini des exécutions», plaide le directeur Patton dans ses recommandations à la gouverneur. Il estime que la redéfinition de nouvelles procédures prendra «plusieurs jours et sûrement semaines» et exigera «une formation poussée» des personnels.

Mardi soir, l’exécution de Charles Warner, prévue deux heures après celle de Clayton Lockett, avait été reportée de 14 jours. L’agonie de Lockett, ponctuée de convulsions et de grognements indiquant d’apparentes souffrances, a soulevé des protestations jusqu’à la Maison Blanche et généré de nombreux appels à un moratoire sur les exécutions en Oklahoma.

(ats/Newsnet)