Le Yémen a affirmé avoir porté un coup dur à Al-Qaida, en tuant, dimanche 4 mai, 40 membres du réseau extrémiste, en majorité des étrangers, dans deux opérations menées au sixième jour d’une offensive visant à le déloger de ses bastions. Le ministère de la défense a qualifié d’« importante » l’opération, sans préciser les moyens militaires engagés contre les insurgés d’Al-Qaida ni les pertes enregistrées par l’armée.
Des habitants de la région de Maifaa, dans la province sudiste de Chabwa, ont indiqué que l’aviation et l’artillerie étaient entrées en action, précisant n’avoir jamais été témoins de « bombardements aussi intenses ».
« La majorité des éléments tués ou blessés sont de nationalités saoudienne, afghane, somalienne, tchétchène et autres », a indiqué une source militaire à l’agence officielle Saba. L’armée a détruit plusieurs véhicules d’insurgés et continuait de pourchasser de « nombreux éléments terroristes », a-t-elle ajouté, en demandant à la population de ne pas aider les fuyards.
Deux des insurgés ont été été tués et cinq capturés dans la même zone en tentant d’avancer sur Ataq, capitale de la province de Chabwa, selon une source militaire. A Baïda, dans le centre du pays, un chef local d’Al-Qaïda, Adib Nakhaï, a péri dans une autre opération de l’armée de moindre envergure.
INTENSIFICATION DE L’OFFENSIVE CONTRE AL-QAIDA
Le ministère de la défense a affirmé de son côté que l’armée avait réussi à chasser les insurgés de plusieurs hauteurs autour de la ville de Baïda, à la faveur de cette opération, qui semble témoigner d’une intensification de l’offensive contre Al-Qaida dont les débuts ont été marqués par des pertes importantes pour l’armée.
Les autorités ont affirmé, dimanche, qu’au moins deux combattants étrangers d’Al-Qaida, des chefs locaux du réseau, avaient été tués aux premiers jours de l’opération : Abou Islam al-Chicheni, un jihadiste tchétchène, et un autre originaire d’Ouzbékistan.
Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a déclaré cette semaine que « 70 % des membres d’Aqpa » étaient des étrangers, faisant état de la présence dans les morgues au Yémen de cadavres de jihadistes originaires notamment du « Brésil, des Pays-Bas, d’Australie, de France et d’Allemagne ».
Al-Qaida au Yémen, considéré par les Etats-Unis comme la plus dangereuse des branches du réseau extrémiste, a réagi à l’offensive par des menaces. Dans une vidéo mise en ligne samedi, le responsable d’Al-Qaida dans le sud du Yémen, Jalal Belaïd al-Marqachi, a qualifié de « croisade » l’offensive de l’armée, décidée, selon, lui lors d’une récente visite du ministre yéménite de la défense aux Etats-Unis.
L’offensive a été lancée dix jours après une série de raids de drones américains et de l’armée yéménite contre des bases et des camps d’entraînement d’Al-Qaida dans ces régions, ayant fait une soixantaine de morts dans les rangs du réseau.
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