Interview: DSK, l’alcool et Poutine: les confidences de Depardieu

Dans un entretien à paraître mercredi dans Télérama, l’acteur Gérard Depardieu raconte ainsi ne pas s’être «précipité dans ‘Welcome to New York’ avec gourmandise. J’étais quand même un peu dégoûté. Mais ce n’est pas mon genre non plus de jouer les redresseurs de torts.»

Le film signé Abel Ferrara sortira le 17 mai en vidéo à la demande sur internet. L’affiche montre l’acteur de dos les mains menottées. «C’est surtout ce qu’il y a derrière l’affaire qui m’a intéressé: la tragédie d’un homme au faîte de la puissance et piégé par ses pulsions, parce que ne les remettant jamais en question, trop sûr de lui», dit-il.

«Drame d’être traqué»

L’acteur explique n’avoir revisionné aucune des images qu’on a prises de (DSK), et n’avoir rien lu, «sauf le descriptif qu’a fait le FBI des événements». «Le reste, de ses explications avec Claire Chazal à celles, plus récentes, d’Anne Sinclair avec Laurent Delahousse, m’a semblé truqué jusqu’à l’obscène», estime-t-il.

«De toute façon, on est souvent meilleur dans les rôles qu’on n’aime pas. On n’y est pas piégé par l’affect», poursuit Depardieu qui voulait aussi «montrer le drame d’être traqué puis inculpé. Qui qu’on soit».

Pour Depardieu encore, le réalisateur Abel Ferrara «appartient à la race des Fassbinder et Ferreri», des auteurs radicaux allemand et italien qui ont marqué les années 60/70. Il fustige le cinéma français et les films qu’il voit ou ceux qui le font estimant: «Le cinéma français est dirigé par des HEC ou des énarques qui ont oublié le sens du récit.» Il annonce cependant qu’il sera du prochain Abdellatif Kechiche «parce que c’est un passionné».

Le réalisateur qui a reçu la Palme d’or l’an dernier à Cannes pour «La vie d’Adèle», travaille sur l’adaptation d’un livre de François Begaudeau.

«Poutine? Pas un dictateur»

Gérard Depardieu parle encore de l’alcool -«j’ai arrêté depuis cinq mois», de sa fascination pour l’argent- «parce que mes parents n’avaient rien», mais aussi du fisc. «Je ne tourne plus volontiers en France, où il y a bien trop de charges à payer», dit-il en avouant avoir «même préféré laisser» son cachet à sa partenaire de théâtre Anouk Aimée récemment.

Revenant sur la polémique née après son exil fiscal, il raconte qu’il n’était pas là quand «la presse et certains petits chiens se sont déchaînés. Leur violence m’a surpris mais j’ai été flatté par le soutien des femmes que j’aime comme Catherine Deneuve».

Enfin, à propos de Vladimir Poutine, il estime que ce n’est pas un dictateur. «Pour moi ne sont vraiment dictateurs que ceux qui affament leur population, donc Poutine n’est pas un dictateur.»

(afp/Newsnet)