Lutte contre le sida : Le secteur privé formel mobilisé à Kédougou

Un atelier de mobilisation du secteur privé formel dans la réponse au Vih et d’identification des besoins d’assurance maladie des femmes et jeunes filles dans la région de Kédougou a réuni différents acteurs en vue de renforcer l’implication du secteur privé. Il s’est agi d’élargir la concertation aux autres secteurs d’activité, particulièrement celui du tourisme.
La ville de Kédougou et la localité de Khossanto distant de 95 kilomètres ont été ciblées dans le cadre de la lutte contre le Vih/Sida. Pour le directeur de la protection sociale, par ailleurs coordonnateur du comité national tripartite de lutte contre le sida en milieu de travail, Mamadou Racine Senghor, la rencontre « vise à organiser le secteur privé local de la région dans la riposte contre le Vih/Sida. Nous sommes venus pour mettre en place un cadre de concertation qui va regrouper les sociétés minière et touristique», a-t-il soutenu. En clair, l’objectif est de mobiliser le secteur privé dans la réponse régionale au Vih/Sida, mais aussi de promouvoir la protection sociale des groupes vulnérables, notamment des femmes travailleuses de la localité de Khossanto située dans le département de Saraya à travers l’assurance maladie. De façon spécifique, l’idée est de créer un cadre de concertation et de coordination des entreprises du secteur privé (mine et tourisme) de Kédougou pour une réponse efficace au Vih/Sida en entreprise. Il s’agit aussi de partager le cadre juridique de la lutte contre cette pandémie, de définir le rôle du secteur privé dans le cadre institutionnel de la réponse régionale, d’informer les femmes sur le cadre juridique et institutionnel de l’assurance maladie au Sénégal, de signer une déclaration d’engagement du secteur privé de Kédougou pour la lutte contre cette maladie, entre autres.
  Présidant la cérémonie d’ouverture, l’adjoint au gouverneur de la région chargé des affaires administratives, Amdy Mbengue, a estimé que la région de Kédougou fait partie des zones les plus vulnérables parce qu’étant la deuxième région la plus touchée après Kolda avec un taux de prévalence de 1,7%, parfois même avec 1,9% dans les zones d’orpaillage. S’y ajoutent la porosité de nos frontières, la présence des entreprises minières, de plusieurs nationalités et de la prostitution qui se développe de façon démesurée. Ce qui fait que le Vih est très présent à Kédougou», a-t-il rappelé. Selon lui, seule « l’union des efforts de tous les acteurs dans le milieu des entreprises va permettre de travailler en synergie et d’avoir un plan d’action cohérent pour enrayer ce fléau ». Cela, face un flux migratoire très important avec des populations en provenance de la sous-région et qui ont induit une recrudescence de la prostitution clandestine en raison de la redynamisation de l’économie locale.

Amadou Diop / lesoleil.sn/