Cannes: Julie Gayet s’interroge sur son avenir d’actrice

«Je me pose beaucoup de questions sur mon métier d’actrice. Plein d’amis me disent ‘il faut que tu continues à jouer’, mais je ne sais pas», explique Julie Gayet. «Je joue moins depuis quelques années, je m’en suis rendue compte, peut-être parce que ça me prend beaucoup de temps. J’ai l’impression d’être plus utile en ce moment chez Rouge international», la maison de production qu’elle co-dirige, ajoute l’actrice.

Cette année à Cannes, Julie Gayet représente à la fois Rouge et Ezekiel Productions, une nouvelle maison de production montée par le banquier et homme d’affaires libanais Antoun Sehnaoui. «On n’a pas de parts, c’est sa société mais on s’en occupe pour lui», précise-t-elle. Objectif: «Soutenir un cinéma d’auteur, intelligent mais qui peut toucher le grand public, plutôt des films en langue anglaise et sur l’international», affirme la productrice.

Ezekiel Productions est ainsi partenaire des producteurs de «Sils Maria» d’Olivier Assayas, qui concourt pour la Palme d’or, ou encore du film de Diana Gaye «Des Etoiles», qui vient de recevoir le Prix France Culture Cinéma à Cannes. Ezekiel va par ailleurs coproduire le prochain projet du réalisateur libanais de l’«Attentat», Ziad Doueiri, «d’envergure internationale qui est absolument magnifique».

«C’est un peu excessif»

Concernant l’avenir du cinéma français, Julie Gayet se dit «optimiste». Mais «j’ai l’impression que le cinéma français s’accroche beaucoup à ce qui existe déjà. Or sur le numérique il suffit de lire le rapport Lescure (sur l’adaptation des politiques culturelles au numérique, ndlr). La sensation parfois, c’est de voir l’orchestre du Titanic jouer alors que le bateau coule», lâche-t-elle.

A cet égard, «j’ai trouvé très bien que Wild Bunch (qui a produit »Welcome to New York«, inspiré par l’affaire DSK, ndlr) fasse cette expérience de sortir directement un film sur les plateformes numériques à Cannes», estime-t-elle. «C’est un peu excessif, mais c’est une vraie expérience, on va voir ce que ça va donner».

Son coup de cœur à Cannes? «J’ai vu ‘Party Girl’ que j’ai trouvé magnifique, j’étais bouleversée, j’ai pleuré comme une madeleine», confie-t-elle. Julie Gayet a également vu «Bande de filles» de Céline Sciamma. «J’essaie de voir des films de femmes, parce que je fais un documentaire sur les femmes».

(afp/Newsnet)