Etats-Unis : après le fiasco de l’Oklahoma, une exécution à risque dans le Missouri

 

Une juge de cet État du Midwest a refusé de reporter l’exécution prévue mercredi, qui sera la première depuis celle qui a mal tourné en Oklahoma.

Sa décision a été sans appel. Beth Phillips, la juge du tribunal fédéral du Missouri, a rejeté la demande de Russel Bucklew, et son avocate, de reporter son exécution prévue mercredi.

L’homme, condamné à mort pour le meurtre de son rival et le viol de son ancienne compagne, souffre de tumeurs vasculaires et de troubles circulatoires qui lui feront, affirme-t-il, endurer les mêmes souffrances que Clayton Lockett, le 29 avril en Oklahoma. Il avait ainsi demandé le report de son exécution, et le droit de faire filmer l’injection létale dans le but de «préserver une preuve cruciale» de ses souffrances en violation du Huitième amendement de la Constitution qui interdit les «châtiments cruels et inhabituels». «La seule chose que nous sachions est que (le Missouri utilise) du pentobarbital fabriqué par un préparateur en pharmacie (…) nous ne savons rien sur sa qualité, sa puissance, son efficacité, ni d’où il vient, comment il a été fait (…)» dénonce Cheryl Pilate, l’avocate de Russell Bucklew.

«Nous faisons immédiatement appel»

Dans sa décision, la juge Beth Phillips a qualifié d’«insuffisants» les procès-verbaux médicaux qui attestent d’un «grand risque» de suffocations et d’hémorragies du condamné en cas d’injection létale du pentobarbital, en raison de ses antécédents de santé. Elle juge en outre que le prisonnier n’a pas le droit, en vertu du Premier amendement autorisant des doléances au gouvernement, d’obtenir des informations sur le produit qui sera utilisé pour l’exécution. Ses avocats veulent en connaître l’origine et le procédé de fabrication. Cinq médias américains ont en outre porté plainte pour obtenir des informations sur le barbiturique utilisé dans le Missouri.