Collectif des contractuels de philosophie: Lettre ouverte

Les professeurs de philosophie de la région de Tambacounda et d’autres régions du Sénégal sont en grève depuis quelques mois. Devant l’urgence du règlement de leurs doléances, le collectifs de ces enseignants est s’réuni ce 28 mai à Tambacounda. Ils ont remis une lettre ouverte à Ansoumana SADIO pour /www.Tambacounda.Info/. En voici le contenu.


Collectif des contractuels de philosophie
Tamba, le 28/05/2014
Lettre ouverte

Nous voulons aujourd’hui rappeler à l’opinion nationale, internationale et à tous ceux qui sont épris de justice la situation des professeurs contractuels de philosophie.

En effet, après avoir répondu à l’appel pathétique de l’Etat pour enseigner la philosophie dans les zones les plus reculées du pays et à combler par la même occasion le déficit criard d’enseignants en philosophie, l’Etat tarde à nous proposer un plan de carrière après plusieurs années d’expérience allant de deux (2) à dix sept (17) ans au service de l’éducation.

Pour fustiger cette injustice le collectif avait décidé de boycotter l’ouverture des classes depuis le 10 Octobre 2013. Cette situation avait poussé les autorités en charge de l’éducation à organiser plusieurs rencontres avec le collectif. A l’issu de ces rencontres un accord de principe entre le ministère, la FASTEF, l’UCAD et le collectif a été trouvé. Cet accord de principe a prévu une équivalence de diplômes pour les sociologues, une inscription simultanée au département de philosophie et à la FASTEF avec une formation à distance de deux ans pour l’obtention du CAES. Malheureusement, cet accord de principe n’a pas été respecté par les autorités qui sembleraient atteindre leur limite.

A défaut d’une intégration directe par décret à la fonction publique, nous exigeons une formation directe à la FASTEF en conformité avec nos acquis de l’expérience. Mais nous sommes dans un Etat qui refuse de reconnaître nos diplômes tout en reconnaissant ceux de nos élèves.

Face à l’arbitraire, le Collectif des contractuels de philosophie a décidé de sortir des classes, de boycotter la correction du baccalauréat et de garder toutes les notes que nous possédons jusque là. Car combattre l’injustice c’est aussi respecter le droit. Et pour que dans un pays se dégage une citoyenneté pure dans laquelle chacun accepte de porter le fardeau de l’Etat, il faut mettre fin à ce genre d’injustice.

Vu la précarité, l’indignation formés pour mieux former les élèves.

En effet, l’Université Cheikh Anta DIOP après avoir statué sur l’équivalence des diplômes a proposé l’inscription en Licence 3 de Philosophie pour les sociologues titulaires de la maîtrise ce qui est inacceptable à nos yeux. L’autre problème c’est que les autorités semblent écarter l’inscription simultanée à la Fastef et refusent les cours à distance pour des professeurs qui exercent à des centaines de kilomètres de Dakar.

Le collectif ayant mal digéré la tournure de l’événement a décidé de boycotter à nouveau les cours et à avertir l’opinion nationale ainsi que tous les acteurs de l’éducation sur les menaces qui pèsent sur l’année scolaire.

Pour le Collectif / Mouhamadhre Aly DIEDHIOU / alydiedhiou@live.fr/