Etats-Unis: Obama propose un fonds de 5 milliards contre le terrorisme

Au lendemain de l’annonce d’un calendrier de retrait d’Afghanistan d’ici fin 2016, le président américain s’est également engagé à tenir tête à la Russie sur le dossier ukrainien ou encore à plus de transparence dans l’utilisation des drones. Mais il a d’abord et surtout expliqué sa vision de la place de l’Amérique dans le monde.

«Depuis la Seconde Guerre mondiale, certaines de nos erreurs les plus coûteuses ne sont pas venues de notre retenue mais de notre volonté de nous précipiter dans des aventures militaires sans penser à toutes les conséquences», a déclaré M. Obama dans son discours dans l’Etat de New York.

«Une intervention militaire américaine ne peut être la seule – ou même la première – composante de notre leadership en toute circonstance», a-t-il également ajouté.

Partenaires opposés au terrorisme

Barack Obama a réformé la stratégie américaine de lutte contre le terrorisme en tenant compte d’une menace plus disparate, moins focalisée sur l’Afghanistan, et en déployant de nouveaux moyens dans des régions comme l’Afrique du Nord.

La menace la plus directe à l’encontre des Etats-Unis, a-t-il dit, vient des «filiales» décentralisées d’Al-Qaïda et des extrémistes.

La Maison Blanche a annoncé dans le même temps le lancement d’un fonds de lutte contre le terrorisme doté de cinq milliards de dollars. Il doit permettre de constituer et équiper des pays partenaires contre «l’extrémisme violent et l’idéologie terroriste».

Sur la Syrie, le président des Etats-Unis a affiché son intention de renforcer l’aide à l’opposition modérée, hors formations islamistes extrémistes.

Iran évoqué

«Nous augmenterons nos efforts pour soutenir les pays voisins de la Syrie – Jordanie et Liban, Turquie et Irak – qui accueillent des réfugiés et nous affronterons les terroristes qui traversent les frontières syriennes», a-t-il dit.

Le président américain a déclaré qu’un accord avec l’Iran sur le contentieux nucléaire était encore lointain. Mais il a évoqué une véritable chance d’y parvenir.

Barack Obama a également évoqué le sujet du réchauffement climatique, promettant que les Etats-Unis seraient «à l’avant-garde» pour tenter de parvenir à un accord global en 2015.

Critique par les républicains

La volonté de Barack Obama de privilégier la diplomatie et de sortir le pays de ses conflits à l’étranger lui vaut de vives critiques de la part de ses opposants républicains et de certains spécialistes de politique étrangère. Ils préféreraient le voir opter pour une approche plus énergique.

«Il y a une indécision et une prudence extrêmes qui ne font qu’inquiéter», a estimé le sénateur Bob Corker, le plus haut représentant du Parti républicain à la commission sénatoriale des Affaires étrangères.

«Notre absence de leadership a créé un vide où des problèmes se sont engouffrés», ajoute-t-il également.

Ciblé sur la Chine

Les adversaires de M. Obama lui reprochent de ne pas être intervenu plus fermement en Syrie, en Ukraine lors de l’annexion par Moscou de la Crimée ou dans les différends territoriaux qui opposent la Chine à ses voisins en mer de Chine du Sud.

La Maison Blanche estime que la solution que sous-entendent les détracteurs du président est l’action militaire, majoritairement rejetée par l’opinion après plus de dix années de guerre en Irak et en Afghanistan qui ont coûté la vie à des milliers de militaires américains.

Sur la Syrie, M. Obama a réussi à contraindre le président Bachar al-Assad à restituer son arsenal chimique, selon elle. Sur l’Ukraine, la menace de sanctions a conduit le président russe Vladimir Poutine à réfléchir à deux fois avant d’être davantage impliqué et Washington a fermement protesté contre les initiatives chinoises en mer de Chine méridionale.

(ats/Newsnet)