Seize pays africains en conclave à Dakar sur le document de Montreux

Des délégations de 16 Etats africains francophones et lusophones ont entamé, mardi à Dakar, des discussions et échanges devant leur permettre de s’imprégner davantage du document de Montreux, avant d’être amenés à adopter ce texte de législation internationale consacré aux entreprises militaires et de sécurité, a constaté l’APS.

Le document de Montreux est un texte de rappel des obligations juridiques pertinentes en la matière. Il énumère les bonnes pratiques pour les Etats en ce qui concerne les opérations des entreprises militaires et de sécurité privées opérant pendant les conflits armés. Ces bonnes pratiques ont pour but d’aider les Etats à prendre les mesures nationales utiles pour s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international.

Fruit d’une initiative lancée en 2006 par la Suisse et le Comité international de la Croix-rouge (CICR), le document a été déjà adopté par trois organisations internationales et 50 Etats dans le monde, dont quatre pays africains que sont l’Angola, l’Afrique du Sud, l’Ouganda et la Sierra Leone.

“Le document de Montreux est le premier texte de portée internationale qui décrit le droit international applicable aux activités des entreprises militaires et de sécurité privées dans une zone de conflit (…). Il est important que davantage d’Etats africains soutiennent ce document”, a souligné l’ambassadeur de la Suisse au Sénégal, Muriel Berset Kohen.

Le diplomate a rappelé, devant les différentes délégations et représentants d’organisations spécialisées, que seuls quatre Etats africains ont adopté le document de Montreux. “C’est la première rencontre sur la question en Afrique. Nous espérons que beaucoup d’Etats vont adopter le texte après cette rencontre de Dakar”, a-t-elle déclaré.

Pour le représentant du ministre sénégalais des Forces armées, les Etats seront mieux édifiés sur ce document à l’issue de cette rencontre. “Ces assises n’ont pas pour but de demander au Etats de s’engager à respecter de nouvelles obligations juridiques, mais seulement de déclarer leur soutien politique à l’idée du document de Montreux”, a notamment dit Demba Diouf, directeur de cabinet au ministère des Forces armées.

M. Diouf dit attendre de cette rencontre qu’elle contribue à éclairer la décision des Etats respectifs concernant le document de Montreux, en vue d’éventuelles initiatives complémentaires pouvant favoriser une meilleure prise en charge de la problématique des entreprises militaires et de sécurité privées.

Il a rappelé que le Sénégal n’a pas encore adopté le document, mais sera éclairé sur ce texte pour prendre ”les décisions qu’il faut”, au terme des discussions en cours.

MTN/BK / APS /