Tambacounda : L’on joue les prolongations à Benno Bokk Yakaar

La consolidation de la coalition était une rude épreuve. La constitution du comité électoral en était un autre. L’autre grosse épine plantée dans les pieds des responsables et militants de Benno Bok Yakaar (BBY) amputée de Benno Siggil Senegaal, était les investitures. Puis la désignation des porte drapeaux a aussi posé problème. Maintenant que la coalition a remporté les élections municipales et départementales à Tambacounda, une autre paire de manches commence avec la désignation des candidats à la présidence des conseils municipal et départemental.

Le choc des ambitions à BBY est tel qu’il a toujours été difficile de s’accorder sur une personne ou un mot d’ordre. D’abord la consolidation de cette coalition n’a point été une partie de plaisir avec la fronde, on se le rappelle, menée par le mandataire du Parti Socialiste Alassane Sina Cissokho qui avait systématiquement rejetée « la charité » des 15% pour les alliés initialement proposée par un responsable de l’Apr. De fil en aiguille, 30% seraient finalement retenu. Après cette épreuve, la constitution du comité électoral était au menu des discussions. Des heures voire des jours sont passés pour que ces instruments soient mis en place non sans convulsions et autres empoignades. Cette étape franchie, l’épineuse problématique des investitures s’est invitée aux débats et chacun des responsables cherchait à positionner ses militants, avec à la clef des propos aigre doux par ci, des muscles que l’on bande par là. Maintenant arrive la fatidique épreuve du choix du candidat tête de liste du scrutin majoritaire dans la commune. Ils étaient environs une demi dizaine, les plus sages ont désisté sauf deux qui y tenaient comme à la prunelle de leurs yeux jusqu’à 25 minutes de la clôture du dépôt des listes. Une solution extrême fut trouvée et qui avait aussi suscité pas mal de grincements de dents. Fort heureusement d’ailleurs que le candidat tête de liste a été celui là choisi à la dernière minute  car il avait réussi la prouesse de réunir autour de lui tous les responsables. Cette unité, fut-elle de façade, a conduit BBY au sacre aussi bien dans la commune que dans le département, une page venait d’être tournée. Celle qui s’ouvre, la désignation des présidents de conseils municipal et départemental semble plus épique. Dès le lendemain de la victoire, des ambitions s’affichent à nouveau, des conjectures vont bon train, des combinaisons se font et se défont, des contacts se nouent et personne ne pipe mot sur le partage du gâteau avec les alliés qui pourraient être déterminants dans les savantes combinaisons. BBY compte 46 conseillers municipaux à Tambacounda et parmi ces 46, figurent une bonne douzaine faisant partie des alliés. S’il arrive que ces alliés rejoignent les 26 autres conseillers (c’est dans l’ordre du possible !), la victoire de BBY pourrait se transformer en défaite dans la mesure où rien n’est encore très clairement défini avec les alliés par rapport au contrôle de la mairie et du conseil départemental tout comme chez les « Apéristes », aucun consensus n’est trouvé car des couloirs sont entretenus et des parrains recherchés par certains candidats. Dans ce contexte de formation d’un nouveau gouvernement BBY a-t-elle besoin de remettre sur la place publique ses querelles de clochers ou doit-elle emboucher la même trompette pour la seule chose qui vaille, le développement socio économique d’une région où presque tout est à refaire. Les prochaines heures s’annoncent mouvementées à BBY, à moins que le patron, visiblement courroucé par les résultats engrangés par ses camarades sur le plan national ne prenne le bâton et choisisse qui il veut.

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