Le Japon veut créer un «Davos des femmes»

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe ambitionne de réunir régulièrement à Tokyo l’élite féminine mondiale pour créer une sorte de «Davos des femmes» afin de donner à ces dernières toute la place qu’elles mériteraient dans la société nippone et au-delà, selon un entretien publié par le quotidien Nikkei.

«Les femmes représentent la plus importante des forces de relais au Japon. Le cœur de ma stratégie de croissance est d’utiliser au maximum cette puissance», a-t-il déclaré.

En réunissant à Tokyo les femmes meneuses les plus en vue sur la planète, Shinzo Abe dit non seulement vouloir débattre de façon constructive de la participation active de la gent féminine dans la société et de la croissance subséquente dans les nations riches, mais aussi promouvoir le droit des femmes dans les pays en développement.

Première réunion en Septembre

Une première réunion est prévue en septembre à Tokyo où sont notamment attendues la Française Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), et la Britannique Cherie Blair, épouse de l’ex-Premier ministre de Grande-Bretagne Tony Blair.

«Ce sera un véritable Davos des femmes», a assuré Shinzo Abe. Par ailleurs, le chef depuis fin 2012 du gouvernement conservateur martèle son intention de «donner un coup de frein à la concentration de la population à Tokyo (laquelle se fait au détriment des régions) et de renforcer les capacités des villes de province», fût-ce au moyen d’aides fiscales exceptionnelles et d’une protection sociale spéciale.

Des réformes «sans sanctuaire ni tabou»

«Dans un contexte de baisse démographique historique et sans précédent comme de vieillissement très rapide de la population, la situation des régions est encore plus grave», souligne Shinzo Abe. Et le Premier ministre d’expliquer qu’il veut aussi «donner de la vitalité aux particularités de chaque région et soutenir leurs spécialités».

Une stratégie globale sera mise sur les rails d’ici à 2020 en même temps que sera dressée une vision de développement des régions sur les 50 années suivantes, indique Shinzo Abe, qui tente de convaincre que sa politique «Abenomics» ne s’arrête pas à des largesses budgétaires et une grande souplesse monétaire mais s’accompagne aussi d’une «troisième flèche» de réformes structurelles «sans sanctuaire ni tabou».

Le gouvernement japonais a récemment décidé de prendre le taureau par les cornes pour infléchir la baisse de la population et faire en sorte que cette dernière soit maintenue au-dessus de 100 millions de personnes au lieu de chuter à environ 86 millions en 2060 comme le redoutent actuellement les statisticiens.

(afp/Newsnet)