Sénégal : Qui va conseiller l’ Etat dans l’émission d’Eurobond ?

L’opération de charme de l’État du Sénégal sur les grandes places financières dans le cadre de son émission Eurobond en vue de lever la bagatelle de 250 milliards de f CFA (500 millions de dollars) amorce le dernier virage.

Aux côtés des deux arrangeurs cooptés, Citibank et Société Générale, l’État a enregistré l’offre des cabinets-conseils, dont entre autres le français Lazards et Frères, la mégabanque suisse Bank Rothschid et la Banque mondiale qui a proposé de prendre en charge une partie de l’expertise. Une nébuleuse autour des montants mis en jeu et grosse pagaille au sommet de l’Etat ?

Le gouvernement sénégalais hésite et cherche à blinder son dispositif. À quelques semaines seulement de son grand road show sur les places financières mondiales.

Après s’être attaché les services de deux arrangeurs, Citibank et la Société Générale, dans la structuration et l’accompagnement de l’émission de l’Eurobond pour un montant de 250 milliards de f CFA, le ministère des Finances, selon nos informations, peine à se décider de la pertinence et de l’opportunité de l’option de coopter un cabinet-conseil.

En réalité, commente une source autorisée, l’État ne veut pas se faire conseiller et compte même faire du missing banking ou du cross listing avec les arrangeurs chefs de file de l’opération (Citibank et Société Générale).

Selon des informations exclusives en notre possession, l’État a enregistré les offres de deux cabinets-conseils off shore (Lazard et Frères, Bank Rothschid Suisse), de la Banque mondiale via sa branche ingénierie et un cabinet de droit sénégalais. Les autorités peinent à accorder leur violon sur les aspects du conseil privé aux côtés des arrangeurs.

Le grand hic dans cet Eurobond est que l’État ne veut pas qu’on le conseille et penche plus vers le système du lobbying des arrangeurs qui fixent eux-mêmes leurs conditions, font du conseil en même temps et amènent leurs systèmes de placement. Un monstre à plusieurs têtes qui risque d’être préjudiciable pour l’État en termes de visibilité. Au niveau des coûts et des commissions, l’État devra jouer la carte de la préférence nationale, voire panafricaine. Pourquoi les majors raflent toute la mise ?

«La Banque mondiale nous a proposé de prendre en charge une partie du volet conseil en mettant à notre disposition des experts. Sa prestation sera facturée à hauteur de 30% sur le coût du matelas financier», confirme notre source.

Dans une édition électronique, Les Afriques écrit que derrière cette opération de séduction de l’État du Sénégal sur les grandes places financières, les montants financiers mis en jeu en termes de rétribution de commissions et frais de charge d’expertise sont gigantesques. Le ministre des Finances d’alors, Amadou BA, reconduit à son poste, suite au remaniement du 6 juillet dernier, n’avait pas tout dit.

La commission sur l’Eurobond 2011 attribuée à l’époque au cabinet français Lazards et Frères était de 0,6% HT pour un montant de 100 000 euros par mois et pour une durée de 2 ans. Pourtant, ce cabinet-conseil s’était attaché les services d’experts de la direction du Trésor du Sénégal.