Défaite Brésil-Allemagne: Pour Scolari, l’humiliation sera «difficile pour le reste de nos vies»

Le sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari a reconnu que l’humiliation subie face à l’Allemagne était dure à digérer et que les joueurs et lui auraient «des jours difficiles pour le reste de (leurs) vies». Il a toutefois tenté de trouver des points positifs pour motiver ses joueurs et rappeler que l’Allemagne avait fini 3e de son Mondial, en 2006.

Comment vit-on après une telle défaite et comment abordez-vous la finale de consolation? «L’objectif principal n’a pas été atteint. On a eu des jours difficiles, le mardi, le mercredi, le jeudi… Et, on aura des jours difficiles pour le reste de nos vies. On se rappellera de ça pendant longtemps. Ce qu’on a essayé de faire c’est une récupération psychologique des joueurs, en travaillant des détails pour qu’ils puissent jouer contre les Pays-Bas comme si c’était l’objectif principal. On va continuer à travailler pour obtenir cette 3e place et donner une petite joie au peuple brésilien».

Votre image en a pris un coup… «Je l’ai déjà dit: elle a été abimée par le résultat catastrophique. On a eu des opportunités de marquer en début de deuxième période, mais on n’a pas eu assez de qualités ou le gardien (allemand) a fait des parades merveilleuses, mais si on avait marqué, on aurait un peu réduit la défaite… On a perdu, ils ont été supérieurs. On n’a pas à avoir honte de quoi que ce soit… On peut avoir honte d’un résultat que le Brésil n’avait jamais encaissé en 10, 20, 50, 100 ans de football. Mais, il faut aussi voir les bonnes choses. On a bien travaillé avec les joueurs. On a subi une défaite face à une équipe qui était meilleure (…). Cette défaite restera marquée dans l’Histoire, comme la victoire lors de la Coupe des Confédérations, comme les cinq titres mondiaux. C’est la vie de celui qui joue ou travaille dans le football».

Cette coupe du monde vous a-t-elle changé? «Oui, il y a tant de choses qui ont changé, et que j’ai vécues pendant ces deniers jours et semaines (il a notamment perdu deux membres de sa famille). Pour le meilleur et le pire».

Quel bilan faites vous? «Je sais qu’en une année et demie (il était arrivé en novembre 2012), on a eu une série de bons résultats. C’est pour ça que je ne comprends pas pourquoi les gens ne regardent que le résultat d’un match. Quand un travail est bon, un désastre ne doit pas le changer».

Mais vous aviez dit que vous iriez en finale? Ne regrettez-vous pas de l’avoir promis? «Ce qu’on voulait c’est y arriver et je n’y suis pas arrivé. Je pensais qu’en insufflant de la confiance au groupe et aux supporteurs, on pouvait aller plus loin que là où nous sommes arrivés (…) Mais je ne crois pas que ce soit si négatif (échouer en demi-finale) à part le résultat de 7-1, qui a été catastrophique. Mais, si on avait perdu 1-0, on aurait perdu aussi… On a commencé un rêve, on ne l’a pas fini. Maintenant, nous voulons un rêve mineur. La 3e place. Quand j’étais sélectionneur du Portugal, j’ai perdu la 3e place 3 à 1 contre l’Allemagne (en 2006). J’ai vu comment elle a donné de la valeur à cette 3e place et comment ils ont travaillé en se reposant sur cette 3e place pour arriver où ils sont maintenant».

(afp/Newsnet)