Pour une affaire de violence des agents des finances de la ville de Naples sur un « modou modou », devenue une affaire nationale, la tension est vite montée, la semaine dernière, entre la communauté sénégalaise et les autorités napolitaines. Maniane Niane puisque c’est de lui qu’il s’agit, arrêté pour contrefaçon, a été sujet de la furie des agents des finances qui l’ont sévèrement tabassé. Alors qu’il est dans son lit d’hôpital, ses compatriotes, des ressortissants africains et la société civile italienne ont organisé un sit-in dans le centre ville pour dire non et réclamer justice.
Sur place, devant le refus du sans papier sénégalais de se laisser faire face à cette maltraitance injuste et injustifiée qu’il subissait, ils l’ont torturé jusqu’à ce qu’il perdre connaissance. Au sortir de ce supplice, il en a pris pour son visage, complétement tuméfié. D’ailleurs, il se trouve depuis la semaine dernière en observation à l’hôpital Loreto Mare de Naples avec des complications possibles sur sa santé vu le lourd traumatisme subi. «J’ai été menotté et violemment torturé. Au poste de police, ils m’ont pris au cou et j’ai étouffé » nous narre Niane dans son lit d’hôpital. Ce traitement inouï a sonné la révolte au sein de la communauté sénégalaise qui l’a fait savoir aux autorités politiques et judiciaires de Naples.
Le jour du sit-in qui coïncidait avec l’arrivée de Matteo Renzi dans le Palais Royal à proximité de Naples, les marcheurs ont tenté de lui bloquer le passage. Il a fallu l’intervention des forces de la police anti-émeute pour contrecarrer la volonté de la foule en présence de la presse transalpine.
Avec la tension qui monte de plus en plus au sein des communautés immigrés pour réclamer un meilleur traitement dans la vie publique, les sénateurs Luigi Manconi et Peppe De Cristofaro ont soumis une question parlementaire sur les faits notamment mais également sur l’attitude des forces de l’ordre face à de telles situations. Le moins que l’on puisse dire, le cas Maniane Niane est devenu une affaire nationale, une patate chaude très sensible pour les autorités napolitaines.
Bruna Baresi à Naples
Révélations-medias.com