Guerre en Syrie: Les djihadistes ouvrent une «agence matrimoniale»

 

 

La guerre sans merci que se livrent régime et rebelles en Syrie a encore fait des victimes lundi. Dans une région ravagée par la violence, ce conflit dévastateur qui s’éternise est relégué au deuxième plan.

A Alep, ancienne capitale économique du pays dévastée par les combats, au moins 15 civils, dont six enfants, ont péri dans la nuit dans des bombardements de l’armée et des tirs d’obus des rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Une «agence matrimoniale»

Pour leur part, les djihadistes de l’État islamique ont décidé d’ouvrir une «agence matrimoniale» adressée aux femmes désireuses de se marier avec les combattants du groupe ultra-radical, qui se glorifie de décapiter ses ennemis.

«L’État islamique a inauguré dans la ville d’Al-Bab (province d’Alep) un bureau (…) pour accueillir les femmes célibataires et les veuves désireuses de se marier à des combattants de l’EI», rapporte lundi l’OSDH.

Promouvoir le «tourisme»

Selon les habitants d’al-Bab, les postulantes doivent «inscrire leur nom et leur adresse dans la demande et par la suite, les combattants de l’EI frapperont à la porte de leur maison et les demanderont officiellement en mariage», poursuit l’OSDH.

L’EI avait décidé récemment de promouvoir le «tourisme» dans la région à cheval entre la Syrie et l’Irak dont il a pris le contrôle ces derniers mois.

Une nouvelle page sanglante

Dimanche, la guerre que se livrent régime et rebelles en Syrie a fauché une heure avant la fin du ramadan un vendeur de thym et ses trois enfants, ajoutant une nouvelle page sanglante au conflit.

«Au moins neuf civils, dont trois enfants, ont été tués dimanche soir par deux barils d’explosifs largués par l’aviation du régime sur le quartier (rebelle) de Chaar dans l’est d’Alep», selon l’OSDH, qui fait état d’un «grand nombre de blessés graves».

Alep déchirée

Depuis 2012, Alep, deuxième ville du pays, est divisée entre des secteurs ouest contrôlés par les troupes du régime et des quartiers est aux mains des rebelles, soumis à des bombardements aériens quotidiens qui ont fait des centaines de morts cette année malgré les protestations internationales.

Les rebelles mènent de leur côté des attaques au mortier sur les secteurs ouest.

Le conflit, qui a tué plus de 170’000 personnes et poussé neuf millions de Syriens à fuir leur foyer depuis mars 2011, début de la révolte contre Bachar al-Assad, est devenu de plus en plus complexe avec la montée des djihadistes ultra-radicaux qui se sont emparés de l’est et d’une partie du nord de la Syrie, entrant en confrontation sanglante avec leurs anciens alliés rebelles.

«70 à 100 civils sont tués chaque jour»

«A part les combattants, il y a en moyenne 70 à 100 civils qui sont tués chaque jour en Syrie, dans l’indifférence générale», affirme Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Selon un communiqué de Médecins sans frontière parvenu lundi à l’AFP, le double attentat à la voiture piégée samedi dernier à Atma et Azaz a provoqué la mort d’au moins 25 personnes dont un membre du personnel de MSF en Syrie. L’organisation a condamné fermement cette attaque «contre les civils».

(afp/Newsnet)