Tambacounda : Pour une meilleure vulgarisation et une amélioration de l’agriculture écologique biologique, La FNAB forme les acteurs à la base à Koussanar

 

Les membres de la  Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique (FNAB) étaient en atelier de formation à Koussanar.  L’objectif selon ses responsables, consiste à former les acteurs à la base, pour  mieux les encadrer afin de pouvoir davantage vulgariser  ce type d’agriculture, et ensuite pouvoir obtenir de meilleurs rendements agricoles et assurer l’autosuffisance alimentaire dans le pays.

Promouvoir l’agriculture écologique biologique, tel semble être l’objectif des membres de la FNAB, venus en atelier de formation des acteurs à la base. Selon le président de la Fnab, « depuis plus d’une vingtaine d’années, cette pratique a cours dans le pays ». Mais,  se désole Doudou Diop, « une absence réelle de volonté politique de l’état est notée, pour faire la promotion de cette pratique agricole. Et pourtant, elle ne vise qu’une meilleure santé de l’homme, des animaux et une meilleure protection des ressources forestières ».  Le président de la fédération nationale de poursuivre « l’agriculture écologique biologique ne donne que des productions saines, dépourvues de tous produits chimiques, capables de nuire à la santé de l’homme et au développement des ressources de l’environnement ». Et c’est pourquoi, souhaite Doudou Diop, « l’Etat et les autorités doivent appuyer le développement et la promotion de l’agriculture écologique biologique mais aussi et surtout, l’intégrer dans les politiques agricoles en cours, dans les stratégies, dans les plans d’investissements ». Monsieur Diop invitera aussi l’état à copier sur l’union africaine et les organisations qui militent en faveur de l’agriculture écologique et qui ont mis en place, l’IAEB, Initiative pour Agriculture Ecologique Biologique, qui vise l’intégration de cette forme d’agriculture dans les politiques agricoles dans l’ensemble des 52 états de l’union africaine.  Cependant, pour le moment seuls 8 pays africains ont adopté cette forme d’agriculture, quatre en Afrique de l’est et quatre autres en Afrique de l’ouest que sont le Sénégal, le Bénin, le Nigéria et le Mali.

« Aujourd’hui, notre présence à Koussanar s’explique par le fait que la FNAB veut renforcer les capacités des acteurs à la base mais aussi, collecter les capacités endogènes de ces mêmes acteurs ». Et pour attirer toute l’attention requise, le formateur Ibrahima Seck soutient que « l’agriculture biologique est une agriculture qui part de nous, de ce que nous sommes et de ce que nous avons et de ce que nous pouvons, à partir des connaissances endogènes des populations, enrichies par des techniques et des technologies modernes ».

Absence de volonté politique réelle pour développer cette agriculture.

L’agriculture écologique biologique, affirme Doudou Diop, est  celle qu’il faut promouvoir, pour arriver à une production de masse, une consommation saine et profitable à tous, mais celle qui aussi sauvegardera notre écosystème, car, dépourvu de tous produits toxiques ou pesticides chimiques. Cependant, se désole-t-il, « une absence réelle de volonté politique de promouvoir cette forme d’agriculture est notée dans le pays, chez les autorités qui tardent à emboiter le pas à l’union africaine et certaines organisations qui œuvrent pour sa promotion. Et pourtant, malgré cette absence de volonté de développer cette agriculture notée, elles restent convaincues que  cette agriculture reste celle de l’avenir, celle qui permet d’arriver à un véritable développement durable et à l’autosuffisance alimentaire. Cependant, nous ne baisserons pas garde et continuerons à sensibiliser les pouvoirs politiques sur les biens fondés de cette pratique agricole, afin qu’ils puissent se ressaisir et repenser à son intégration dans les politiques agricoles du pays. Elle constitue aussi l’outil qui permet  la séquestration du carbone dans le sol, mais aussi lutte contre les gaz à effet de serf » a souligné avec force Ibrahima Seck, le président de l’Association Sénégalaise pour la Promotion de l’Agriculture Biologique.

Plusieurs centaines d’ha emblavées cette saison.

Cette forme d’agriculture, bien que peu connue dans le pays, a emblavé plusieurs centaines d’hectares pour cette saison en cours, à en croire Amadou Gando Camara, président de la fédération des agriculteurs du GIE « Niani Wuli » de Koussanar.  L’agriculture biologique leur permet de sauvegarder leur environnement, en plus elle est très rentable et donne une production saine, dépourvue de toutes substances chimiques. Raison pour laquelle soutient-il, pour le fonio, une centaine d’hectares est cultivée, pour le sésame, plus de 500 ha sont emblavés, pour le coton, 300 ha sont en culture dans la brousse, sans compter plus d’une centaine d’oseille aussi emblavés dans les champs.

Par Abdoulaye Fall