TENSIONS: L’armée pakistanaise lance un appel au dialogue

 

Des milliers de manifestants campent devant le Parlement pour exiger la dissolution de la chambre.

Les manifestants, réunis depuis vendredi soir près du centre de la capitale, ont pénétré sur le coup de minuit mercredi dans la «zone rouge», secteur stratégique qui abrite le Parlement, la résidence du premier ministre et les principales ambassades.

Le gouvernement avait pourtant barricadé le secteur à l’aide de conteneurs géants et transféré le contrôlé de cette zone à l’armée.

Mais Imran Khan, ex-star du cricket, et son acolyte Tahir ul-Qadri, chef politico-religieux modéré avec un noyau dur de dévots, ont loué deux grues mobiles pour déplacer les conteneurs. Et les autorités ont joué l’apaisement.

Demande par Khan

Les manifestants ont glissé dans la «zone rouge» comme dans du beurre, sans résistance aucune des forces de sécurité.

En fin de journée, des milliers d’entre eux bloquaient les principaux points d’entrée au Parlement, après une courte session en chambre au cours de laquelle le premier ministre a fait une apparition sans prendre la parole.

Imran Khan a appelé à marcher sur la résidence de premier ministre s’il ne démissionnait pas.

Critique par les politiques

En dehors du sit-in devant le Parlement, les appuis politiques de MM. Khan et Qadri restaient limités, l’ensemble de la classe politique et les milieux d’affaires ayant pris leurs distances avec la contestation.

Et la Cour suprême a ordonné mercredi de son côté aux deux opposants de comparaître afin de s’expliquer sur leur mouvement.

Pour l’instant, l’armée a plutôt appelé au dialogue afin de dénouer la crise qui paralyse la capitale depuis près d’une semaine.

Premier ministre élu récemment

«La situation nécessite de la patience (…) de la part de toutes les parties pour mettre un terme à l’impasse actuelle via un dialogue profond qui est dans l’intérêt de la nation», a déclaré mercredi son porte-parole.

Mais dans un pays qui a connu trois coups d’Etat depuis son indépendance en 1947, où l’équilibre entre le pouvoir civil et la puissante armée reste encore source de conjectures constantes, les doutes persistent sur le rôle de l’armée dans cette crise.

Nawaz Sharif a lui été élu Premier ministre pour la troisième fois lors du scrutin législatif de mai 2013 que ses deux rivaux estiment avoir été l’objet de fraudes malgré la validation des résultats par des observateurs internationaux.(ats/Newsnet)