Procès Karim Wade: la bataille des procédures

 

Le fils et ancien ministre d’Abdoulaye Wade, Karim Wade, est poursuivi pour enrichissement illicite et de corruption passive. La justice enquête sur un patrimoine évalué à 178 millions d’euros. Ce huitième jour de procès était marqué par de vifs débats sur les procédures engagées depuis le début des enquêtes sur le patrimoine de Karim Wade.

Au total, les avocats de Karim Wade ont soulevé une bonne dizaine d’exceptions de nullité. Ils se sont évertués à prouver que toutes les démarches entreprises par le parquet spécial et les enquêteurs sont entachées d’erreurs.

Me Demba Ciré Bathily évoque notamment une violation de la présomption d’innocence : « Nous avons vu des ministres faire des conférences de presse pour présenter cette personne comme étant coupable », dénonce-t-il. Puis l’avocat remet en question la constitution de partie civile de l’Etat. « Dans toute la procédure, explique-t-il, la partie civile n’a jamais été entendue par la commission d’instruction. »

Droit au recours

De leur côté, les avocats de l’Etat du Sénégal ont rappelé qu’au contraire, les procédures ont été suivies à la lettre : il y a d’abord eu une enquête, puis une mise en demeure, et une phase d’instruction. « Il y a bel et bien un droit au recours, relève Me Simon Ndiaye, puisque Karim Wade a saisi la Cour suprême avec sept requêtes ». Par ailleurs, poursuit cet avocat, « l’article 17 de la loi de 1981 prévoit la possibilité d’un pourvoi du condamné et/ou du ministère public suite à l’arrêt de la Cour ».

Lors de cette journée de débats, la partie civile a montré un certain agacement, par rapport au rythme du procès. « On ne peut pas passer des semaines sur des choses qui peuvent être traitées en quelques jours », lâche un avocat. « Je pense que la défense joue la montre, il ne faut pas entrer dans son jeu », avertit l’actuel bâtonnier de l’ordre des avocats.