Constitution de partie civile du Tchad dans le procès Hissène Habré : la requête de Ndiaména déchirée

 

La Chambre d’Accusation vient d’arracher au Tchad ses derniers espoirs de se constituer partie civile dans le cadre du procès de l’ancien homme fort du Tchad, Hissène Habré. En effet, l’Etat tchadien avait déposé une requête auprès des Chambres africaines extraordinaires (Cae) aux fins de constitution partie civile dans l’affaire Hissène Habré.

Pour justifier cette décision l’avocat de l’Etat tchadien, Me Philippe Houssine qui s’est exprimé, lors d’un débat public organisé par le Consortium chargé de la campagne internationale de sensibilisation sur les CAE, a estimé, il y a quelque temps, que «Hissein Habré en partant a vidé le trésor public» et que l’affaire s’est déroulée sur le sol tchadien et implique directement des citoyens tchadiens. 

L’avocat s’est par ailleurs fondé sur les articles 4 et 7 des statuts des Chambres africaines. C’est une victoire pour Me El Hadj Diouf et ses confrères du Pool d’avocats de l’ex-Chef d’Etat en détention préventive, depuis plusieurs mois. 

La Raddho jubile, suite à l’Arrêt de la Chambre d’Accusation 

A peine l’Arrêt de la Chambre d’Accusation a-t-il été rendu que la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, dans un communiqué parvenu à la Rédaction de Actusen.com, a fantasmé de bonheur et a jubilé. “C’est une grande victoire pour les victimes seules parties civiles statuaires et une garantie quant à un procès juste équitable”, s’est-elle réjouie. 

Pour Me Assane Dioma Ndiaye et cie, “l’admission de l’Etat du Tchad co-bailleur avec la Communauté Internationale, membre du comité de pilotage en qualité de partie civile partie civile se traduirait inéluctablement en une confusion de genres préjudiciable à la crédibilité du procès et une curiosité juridique au regard des crimes visés par l’instruction”.