Bibo Bourgi : Plus qu’un flot de larmes pour se défendre

 

 

Sa femme semblait perdue devant ce corps malade qui, après une longue attente sur la chaise roulante, est déposé sur le lit dépliant ramené par les infirmiers. Impuissante de voir son mari faire des allers-retours entre la salle d’audience et les toilettes de la salle technique du Palais de Justice, Mme Bourgi ne sait plus où donner de la tête.

Comme si elle jouait une séquence d’un film de cinéma, elle accompagne son mari, vider sa vessie. Au retour, elle jette un regard impuissant sur Bibo Bourgi, lui caresse ses cheveux gris avant de papillonner ses cils pour refouler les larmes qui menacent de s’écraser.

« Toutes les quinze (15) minutes, il est obligé d’aller aux toilettes », informe un des avocats de Bibo. A trois (3) reprises, il est allé aux toilettes. Et si Bourgi a réussi à se maîtriser durant toute la matinée, il a craqué au moment où ses médecins l’ont ramené à la Clinique du Cap. lui donnant des claques comme pour le ranimer et frappant sur son épaule, le médecin anesthésiste a pu lui faire ouvrir les yeux. Versant de chaudes larmes, après qu’un de ses médecins a demandé à la Cour de le ramener à la clinique car ses extrémités sont froides, il s’est laissé fondre et a pleuré. Dans le public, certains, touchés par son sort, n’ont pu retenir leurs larmes.

Texte: L’Observateur