FOOTBALL: Maradona et Del Piero ont joué le match «pour la paix»

 

 

Maradona, Buffon, Baggio contre Zanetti, Del Piero, Trézéguet… Le «match interreligieux pour la paix» voulu par le pape François pour dépasser les discriminations religieuses et culturelles au Stadio Olimpico aura parfaitement respecté ces consignes, lundi 1er septembre.

«Personne ne doit jouer sa propre partie», avait demandé aux joueurs le pape, du Vatican, dans un message vidéo, avant le début de la partie.

Dans un stade où régnait une réelle ferveur, mais seulement à moitié plein, les joueurs ont fraternisé et semblaient particulièrement détendus, même si le jeu manquait parfois de vigueur.

Nous avons «besoin de la paix»

Le match s’est achevé sur un six-trois, l’équipe de Maradona, Roberto Baggio, Gianluigi Buffon ayant été battue par celle d’Alessandro Del Piero, David Trézéguet et Javier Zanetti.

Le trophée, un olivier en métal argenté, a été remis aux gagnants. Pour clore la soirée, des joueurs ont lu dans huit langues un court manifeste pour la paix.

«Nous avons besoin de la paix, et cela est vrai dans le monde entier», a commenté le «Pibe de Oro», Maradona, qui, infatigable à 53 ans, aura joué tout au long des deux mi-temps et a été la star de la soirée.

Un olivier, symbole de la paix

La soirée était retransmise en mondiovision par la chaîne publique de télévision italienne RAI. La chanteuse argentine Tini Stoessel, surnommée «Violetta» pour son rôle dans une série télévisée, a interprété «Imagine» de John Lennon, entourée d’une cinquantaine de petites filles, au milieu du stade.

Puis des représentants de toutes les religions ont planté dans un grand pot blanc un olivier, symbole de la paix, comme l’avait recommandé le pape, avant les embrassades chaleureuses entre les joueurs des deux équipes et le coup de sifflet.

Au total, une cinquantaine de joueurs de différentes religions étaient présents sur le stade, dont une dizaine d’anciens joueurs comme Maradona.

Au delà des religions et des différences

Dans l’après-midi, François avait exalté devant des stars du football qu’il recevait au Vatican «une culture de la rencontre» et des «valeurs universelles» transcendant religions et différences.

Jorge Bergoglio avait énoncé les vertus du foot : «la loyauté, le partage, l’accueil, le dialogue, la confiance en l’autre».

Sans faire allusion aux nombreux conflits parfois dus à des rivalités religieuses dans le monde, François avait souligné la possibilité pour les croyants de «conserver leur identité» dans le sport. «La religion doit être vecteur de paix, non de haine», avait-il insisté.

Nombreuses religions représentées

La grande majorité des présents étaient catholiques. Mais certains joueurs de religion ou d’origine musulmane, juive, bouddhiste ou hindoue avaient également fait le déplacement.

François avait salué les joueurs un à un, puis avait volontiers posé au milieu d’eux, un ballon dans les mains.

Le trophée du match de la soirée, un olivier en métal argenté, lui avait été remis.

Valeurs de paix, de tolérance religieuse et de dialogue

Diego Maradona, arrivé au Vatican le visage caché par des lunettes noires en compagnie d’une trentaine de personnes le serrant de près, avait offert à son compatriote un maillot aux couleurs de l’Argentine et l’avait embrassé. Sa présence a autant attiré l’attention que celle du pape.

Le match a été organisé par un autre Argentin, Javier Zanetti, fervent catholique et promoteur de cette idée née à l’occasion d’une rencontre avec avec le pape en 2013.

Les joueurs avaient dû «souscrire un manifeste» adhérant aux valeurs de paix, de tolérance religieuse et de dialogue. La présence de joueurs israéliens a cependant provoqué le forfait de l’Egyptien Abou Treika, qui a refusé de jouer avec des «sionistes».

«Scholas» et «Pupi»

Le nouveau sélectionneur de l’équipe d’Argentine Gerardo «Tata» Martino et l’entraîneur d’Arsenal Arsene Wenger avaient sélectionné les deux équipes, baptisées «Scholas» et «Pupi».

Deux associations éducatives, «Scholas Occurentes», installée au Vatican, et la «Fondation Pupi», créée par Zanetti et son épouse pour une «nouvelle éthique de la citoyenneté», ont en effet piloté le projet.

Les fonds recueillis iront à un projet cher au pape François à Buenos Aires, «Un’Alternativa di vita» qui soutient des enfants défavorisés.

Le match a de nombreux parraineurs, comme Fiat et Pirelli. Des «SMS solidaires», dont les numéros étaient affichés partout sur le stade, permettaient aux particuliers de verser un, deux ou cinq euros à l’initiative caritative.(afp/Newsnet)