Poutine va exporter du gaz russe vers la Chine

 

 

Cet accord sur le gaz avec la Chine est annoncé ce lundi 1er septembre par Vladimir Poutine, au moment où ses relations avec les Occidentaux sont au plus bas.

«Nous lançons le plus grand projet de construction au monde. Il n’y en aura pas de plus important dans un futur proche», a souligné le président russe, cité par les agences russes lors d’une cérémonie en Iakoutie, en Sibérie orientale.

«Mais le plus important, ce ne sont pas les records, mais c’est qu’il s’agit d’un projet très important pour la Fédération de Russie comme pour la République populaire de Chine», a-t-il ajouté.

Le gazoduc «Force de Sibérie», d’une longueur totale prévue de 4000 kilomètres pour une capacité de 61 milliards de mètres cubes, doit permettre de relier les gisements de Sibérie Orientale au réseau gazier existant et de le prolonger vers l’Extrême-Orient, jusqu’à Khabarovsk et Vladivostok. Sa construction et celle des infrastructures liées est estimée à 55 milliards de dollars (50,5 milliards de francs).

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Il doit surtout permettre à Moscou d’honorer son contrat signé en mai avec Pékin, après dix ans de difficiles négociations, pour permettre à la Russie de livrer pour la première fois du gaz à la Chine par gazoduc.

Rééquilibrage en faveur de l’Asie

Ce mégacontrat est estimé à 400 milliards de dollars sur 30 ans et prévoit des livraisons de 38 milliards de mètres cubes par an à partir de 2018. La construction du tronçon chinois doit commencer au premier semestre 2015, a précisé le vice-Premier ministre Zhang Gaoli lors de la cérémonie.

Les exportations de gaz russe se font actuellement vers les pays d’ex-URSS et l’Union européenne. L’accord gazier correspond à une volonté de Moscou de rééquilibrer son commerce extérieur, actuellement tourné vers l’UE, en faveur des pays asiatiques.

Cette nécessité, déjà dictée par la situation économique plus dynamique en Asie qu’en Europe ces dernières années, a été renforcée par la crise sans précédent depuis la Guerre froide entre Moscou et les Occidentaux qui s’échangent les sanctions.

Les Européens cherchent par ailleurs à réduire leur dépendance au gaz russe alors que la nouvelle «guerre du gaz» opposant Kiev et Moscou risque de perturber les approvisionnements pendant l’hiver.

 

(afp/Newsnet)