Entretien exclusif- Mbagnik Diop , le Président du MDES se dévoile : “Dans ce pays quand tu es en difficulté certains sont heureux, il y a des gens qui vivent de calomnies en souhaitant l’échec à des gens heureux”

 

Mbagnick DIOP “souche” pour les intimes, donne son avis sur la situation économique du pays, le PSE, son parcours, son groupe de presse, ses relations avec Macky SALL et la différence entre Madame WADE et Marième FAYE SALL. Le président de la commission artisanat, tourisme et sport du Conseil Economique et Social répond aux questions de Piccmi.com.

Piccmi : Monsieur Mbagnick DIOP, vous allez accompagner le Président Macky SALL au sommet Investir à Dubaï, pouvez-vous nous parler de ce voyage ? 

En effet, je ferai partie de ce voyage parce que le président Macky SALL a décidé depuis son élection de cheminer avec le secteur privé d’où la présence du patronat dans ses voyages. Il est vrai que ça tombe juste parce que vous m’interviewez à la veille de notre mission. Le Forum des Investisseurs Africains est organisé par le Président de l’UEMOA, l’ancien Premier Ministre Hadjibou Soumaré. Donc nous serons à Dubaï du 7 au 11 de ce mois pour participer à ce forum qui va regrouper en même temps que les 8 chefs d’Etat que comptent l’UEMOA, la BCEAO, la BOAD et d’autres institutions panafricaines. Donc ce sera une rencontre très importante. Pour revenir au Président de la République je pense que c’est un homme public mais aussi c’est un homme du secteur privé, il maitrise bien le secteur privé. 

Piccmi : Comment se portent vos relations avec le Président Macky SALL ? 

Excellente hein ! Vous savez le président est un ami de très longue date, en général lorsqu’on dit que le président c’est un ami les gens pensent que c’est par opportunisme mais c’est un ami depuis très longtemps, bien avant qu’il n’entre au gouvernement d’Abdoulaye WADE. Lorsqu’il était Directeur Général de la PETROSEN nous avions d’excellentes relations. Nous nous rencontrions souvent pour échanger et discuter, on a toujours collaboré dans la discrétion. 

Piccmi : Monsieur DIOP, vous êtes un grand homme d’affaires, président du groupe Promo Consulting, du MDES, vous êtes connu et reconnu comme étant incontournable dans la vie économique et social du Sénégal. Selon vous, comment se porte le secteur privé sénégalais ? 
Oui, comment dire… Je dirais globalement bien ! Mais on peut mieux faire. Il est vrai qu’aujourd’hui on est confronté à des problèmes d’investissements, à des problèmes de trésorerie. Comme vous le savez, nous attendons beaucoup des marchés de l’Etat et des projets présidentiels. Nous avons eu des rencontres dans ce sens-là avec madame le premier ministre Aminata TOURE pour essayer de booster le patriotisme économique et jusqu’à présent nous attendons de voir. Mais aujourd’hui, les entreprises sénégalaises, en particulier les Petites et Moyennes Entreprises souffrent de plusieurs maux dont l’accès au crédit et c’est ce que j’appelle les 3F: le financement, le foncier et la fiscalité. 

Piccmi : Quelle lecture faites-vous de l’évolution du Plan Sénégal Emergent ? 

Le PSE est la locomotive de toute la politique économique du Sénégal. Vous avez vu que les partenaires institutionnels ont commencé à décaisser; maintenant il reste la mise en œuvre. Le ministre des Finances et celui qui est chargé de l’exécution et du suivi sont en train de travailler d’arrache pieds pour que justement ces chantiers-là puissent sortir de terre afin que tout ce qui est infrastructures, bâtiments et autres puissent être visibles. Rappelons que les partenaires de l’Etat du Sénégal se sont engagés à hauteur de 1300 milliards de francs CFA. Je pense que maintenant ce qui reste est une question de méthodologie et de travail pour mettre en musique tous les projets présentés lors du groupe consultatif. 

Dans cette phase d’opérationnalisation, il faudrait qu’on nous donne notre place, il faut un secteur privé national fort car sans entreprise point d’économie. Il faut que l’Etat implique le secteur privé national dans ses chantiers et cela nous l’avons répété au Président et son Premier ministre. L’existence d’un secteur privé et d’un patronat forts est fondamentale dans toute république qui se respecte. 

Piccmi : Président, votre nom a été cité comme médiateur dans l’affaire opposant Cheikh AMAR et Serigne MBOUP, quelles étaient vos motivations dans ce geste? 

Vous me posez une question très délicate ! (Rires)… Cheikh AMAR est le vice-président du MDES, il vient après moi et Serigne MBOUP est un ami de très longue date. Lorsque le problème s’est posé, comme je les vois quotidiennement, d’ailleurs Cheikh AMAR on doit se voir juste après cette interview, je dois manger avec lui, il m’attend ! Pour vous dire nos relations… 

Quand il y a appel d’offres, il y a compétition et en tant que président du MDES, je voulais les apaiser, afin qu’ils arrêtent leur guéguerre par presse interposée. Il y a eu appel d’offres et TSE (NDLR : l’entreprise de M. AMAR) a gagné, maintenant comme CCBM( NDLR : entreprise appartenant à Serigne MBOUP) a introduit un recours. Laissons l’Armp ( Autorité de régulation des marchés publics) faire son travail. Serigne est un sénégalais méritant qui s’est battu pour devenir ce qu’il est et moi ma position c’est de chercher à être juste et équitable. Attendons les décisions finales de l’Armp pour parler définitivement de cette affaire. 

Piccmi : En tant qu’ami de l’ancienne Première Dame Viviane WADE pouvez-vous nous expliquer la différence entre elle et Marième Faye SALL ? 
Il nous coupe ! Rire !!! 

Différence de quel type ? Je ne parlerai pas de différence. Effectivement j’ai travaillé avec Madame Viviane WADE parce que j’étais séduit par sa démarche, moi je suis très sociable. J’ai accompagné Madame WADE dans le Sénégal des profondeurs, je l’ai vu encadrer des femmes, les financer, les faire sortir de l’informel, les formaliser je l’ai vu s’investir dans le médical etc. C’est une dame digne que je respecte pour tout ce qu’elle a fait pour le Sénégal, elle a fait beaucoup de choses positives elle reste une amie, c’est une grande dame. 

Marième, c’est une sœur que je connais depuis longtemps, avec qui je communique aussi. A l’époque on ne parlait même pas de femme de président ou de ministre. Aujourd’hui, elle a sa Fondation, elle épaule son mari, elle essaie de bien faire. Je pense que chacune a son style et ce qui est important c’est leur mission qui est de secourir les plus démunis et les désœuvrés et je pense que chacune d’elle a bien fait son rôle. 

Piccmi : Dernière Question, pour parler comme les ivoiriens qui est Mbagnick DIOP? 

Mbagnick DIOP est un jeune garçon qui a grandi à Dakar à la Sicap. Je suis un « boy Dakar », j’ai fait mes études à l’école primaire de la sicap rue 10, avec les Cheikh THIAM, ci-devant Directeur du Soleil, Boubacar Camara ancien directeur des Douanes. J’étais très timide mais sociable et sensible. J’ai grandi dans une famille confortable. Mon père était un cadre de Shell, j’étais très couvé, j’étais le premier garçon de la famille, j’ai quatre sœurs. Après mes études au Sénégal je suis parti à Paris pour apprendre la communication c’est pourquoi je communique bien, (rire). Après je suis revenu pour créer mon entreprise Promo Consulting. D’ailleurs nous fêtons les dix ans de Promo Consulting, je suis calme et sérieux. C’est pourquoi j’ai des amitiés transversales, je suis ami avec Idrissa SECK, Macky SALL et les autres et ils me font tous confiance. Vous savez au Sénégal les gens n’aiment pas ceux qui réussissent mais moi j’avance, j’ai un mental très, très fort. Je ne suis pas influençable je regarde là où je mets les pieds. Des centaines de personnes dépendent de moi et de mon entreprise. Dans ce pays quand tu es en difficulté certains sont heureux ils y a des gens qui vivent de calomnies. Il y en a qui adorent cela, parfois ils souhaitent à des gens méritants l’échec, je les appelle des snipers. Moi je suis un homme de challenge, qui ose et qui innove. J’ai eu la bénédiction de ma mère qui priait pour moi jusqu’à verser des larmes ; je n’ai peur de rien. Ce qui est important c’est ce que je laisserai à la postérité. 

Piccmi : juste pour conclure qu’est- ce qui vous a le plus fait mal ? Quels sont les moments les plus durs de votre vie ? 

La vie, elle n’est simple pour personne, on ne peut pas réussir sans subir d’épreuves difficiles et de souffrances parce que c’est la vie, J’ai toujours fait preuve de pugnacité de ténacité, d’optimisme et d’espoir. Mouhamed Tu ne verras jamais quelqu’un réussir facilement. 
Dans la vie il faut donner du temps au temps et avoir foi en Dieu. Demain quand je ne serai plus là, je voudrais que mes œuvres continuent de vivre : le MDES, le Groupe Promo Consulting, Rewmi etc. 

C’est ça la vie. Je pense souvent à mon frère Cheikh Tidiane DIOP de Daray kocc qui était un visionnaire; ses œuvres datent de 40 ans et elles font toujours l’actualité. 

SOurce : piccmi.com