Inquiétude après les propos de la Thaïlande sur les bikinis

 

La Grande-Bretagne s’est inquiétée jeudi 18 septembre des déclarations du chef de la junte thaïlandaise qui s’interrogeait sur la «sécurité» des touristes en bikinis. Ces divergences surviennent quelques jours après le meurtre de deux touristes britanniques retrouvés nus sur une plage.

Les corps de David Miller, 24 ans, et Hannah Witheridge, 23 ans, avaient été découverts lundi à l’aube sur une plage de Koh Tao, petite île d’ordinaire tranquille. Les recherches du ou des meurtriers n’ont pour l’instant rien donné.

Depuis le crime, qu’il a condamné, le général Prayut Chan-O-Cha, au pouvoir depuis le coup d’Etat de mai, a d’abord semblé mettre en cause le «comportement» des victimes. Il s’est ensuite interrogé mercredi sur la sécurité des touristes en bikini.

«Se promener partout en bikini»

«Il y a toujours des problèmes avec la sécurité des touristes. Ils pensent que notre pays est magnifique et sûr et que donc ils peuvent faire ce qu’ils veulent et se promener partout en bikini», a-t-il déclaré. Mais «peuvent-elles être en sécurité en bikini (…) à moins de ne pas être jolies?», a ajouté le général, également Premier ministre, connu pour ses déclarations impromptues.

Après ces commentaires, l’ambassade britannique à Bangkok a indiqué jeudi avoir contacté le ministère thaïlandais des Affaires étrangères. Elle a fait part de ses «inquiétudes» et demandé «des clarifications».

Tests ADN

La police espérait résoudre l’affaire grâce à des traces ADN, notamment du sperme, trouvées lors de l’enquête. Mais «les résultats ADN ne correspondent à aucune des douze personnes que nous avons interrogées», a déclaré le général Panya Maman, responsable de la police dans le sud du pays.

Parmi ces personnes figurent notamment plusieurs travailleurs immigrés birmans et deux amis britanniques de Miller. Ces derniers «sont maintenant libres de rentrer chez eux», a indiqué Panya. La police n’a fait état d’aucune autre piste.

Après une année marquée par des mois de manifestations meurtrières et par le coup d’Etat de mai, cette affaire risque de peser encore un peu plus sur le secteur clé du tourisme.

(ats/Newsnet)